(Madougou et cie laissés à eux-mêmes)
Au parti ‘’Les démocrates’’, les soutiens aux militants et sympathisants en difficulté sont désormais sélectifs. C’est du moins le constat qui se dégage depuis peu à travers le comportement des responsables de ce parti politique vis-à-vis de ceux qui sont en détention dans des maisons d’arrêt pour des situations relatives à l’élection présidentielle d’avril 2021. L’ambiance qui a prévalu à la Criet lors des auditions de Réckya Madougou la semaine dernière et de la comparution de Joseph Tamégnon et consorts hier permet de noter qu’il y a les uns et également les autres au sein de cette formation politique de l’opposition.
Les militants sympathisants du parti ‘’Les démocrates’’ en détention dans des maisons d’arrêt pour des soupçons qui pèsent sur eux dans le cadre des élections récentes doivent être en train de se rendre compte qu’ils sont seuls et resteront peut-être seuls dans les affaires qui les opposent à la justice. Peut-être qu’ils reçoivent d’autres soutiens de la part de leurs camarades et des responsables de leur parti politique qu’on ne voit pas. Mais il est nettement noté aux yeux de l’opinion publique que rien ne se fait pour leur montrer qu’ils appartiennent vraiment à une famille politique.
Depuis qu’ils ont été interpelés par la justice, on note un faible activisme au niveau de l’état-major de leur parti. Etaient-ils les seuls militants qui faisaient bouger le parti pour que leur interpellation fasse calmer tout ? Difficile de le savoir. Ensuite, on a noté le silence total de certains leaders du parti. Ils ne parlent pas de leurs camarades détenus ; et ils ne parlent non plus de la vie du parti. Pire, on s’attendait à voir à Porto Novo le jeudi 05 Aout 2021 dans les environs de la Criet, les responsables du parti ‘’Les démocrates’’, ne serait-ce que pour venir témoigner leur soutien à Réckya Madougou, la candidate recalée des élections d’avril 2021 pour insuffisance de pièces. En lieu et place des leaders, on a plutôt vu moins d’une dizaine de femmes mobilisées avec des pancartes fabriquées à l’effigie du parti Ld pour exprimer leur soutien à l’amazone. C’est quelque chose. Et cela peut au moins apaisée l’ancienne Ministre de Yayi Boni en détention à Missérété depuis quelques mois. Hier, lundi 09 août 2021, on s’attendait à voir, à défaut des responsables, quelques hommes du parti, avec aussi des pancartes pour dire leur soutien à Joseph Tamègnon, un des leurs, également aux mains de la justice pour presque les mêmes faits. Mais, non. Rien du tout. Nous n’encourageons pas les mouvements d’humeur devant la Criet ou les tribunaux pour des revendications. Mais il s’agit ici de l’expression de soutien. Même quand un proche a volé ou a tué, il y a parfois des proches qui l’accompagnent le jour du procès. Cela ne veut pas dire qu’ils l’encouragent. C’est une manifestation de la solidarité humaine. Qu’ont fait Reckya Madougou et consorts pour que leur parti d’appartenance affiche une telle indifférence à leur égard ? On n’en sait rien.
Tout a commencé depuis le début
Cette attitude des responsables du parti a commencé depuis le début de cette affaire. A l’arrestation de Reckya Madougou, on a guetté les comptes officiels des leaders Ld pour voir ce qu’ils diront avant qu’il ne soit tard. Mais il a fallu plusieurs jours pour qu’un semblant de communiqué du parti soit balancé sur les réseaux sociaux au sujet de l’affaire. Des gens avaient dénoncé ce comportement au sein de l’opinion publique à l’époque. Le silence a duré longtemps, comme si des gens au sein de ce parti n’étaient pas contents de la désignation de la candidate unique du parti pour les élections présidentielles. Dans certains milieux, il s’était même murmuré que cette indifférence traduit le défaut de consentement sur le choix porté sur elle. La suite a été l’interpellation de Tamègnon et autres. Evidemment, si pour la candidate, il y a eu du silence, c’est normal que dans son cas, même pas une mouche ne vole.
De toutes les façons, les victimes de cette attitude sont en train de tirer les leçons et sauront quelle position prendre à l’avenir.
Félicien Fangnon