(Voici les raisons)
Le pétrole nigérien ne peut embarquer à partir de la station terminale du pipeline de Sèmè-Podji. Ainsi en ont décidé les autorités béninoises depuis hier, lundi 6 mai 2026. Une réponse à l’intransigeance teintée d’hypocrisie des hommes forts du Niger qui s’obstinent à rouvrir leurs frontières terrestres avec le Bénin, en dépit de la levée des sanctions jadis imposées au pays au lendemain du putsch du 26 juillet 2023 et des nombreuses démarches entreprises à cet effet par la partie béninoise.
C’est une décision grave que vient de prendre le Bénin vis-à-vis du Niger. Le pétrole qui a jailli courant avril 2024 à la station terminale du pipeline nigérien érigé à Sèmè-Podji ne sera pas acheminé vers les potentiels acquéreurs via les eaux béninoises. La décision, selon nos sources, a été notifiée à l’ambassadeur de Chine au Bénin et à la société de gestion du pipeline, lundi 6 avril 2024. 90.000 barils de pétrole sont attendus par jour pour être convoyés via le Bénin. Une décision qui sonne comme une réponse à l’intransigeance des autorités de Niamey qui ont opposé un mur de silence à toutes les fenêtres ouvertes en vue du rétablissement des relations entre les deux pays depuis la levée des sanctions. Alors que le Bénin qui a pris une part active dans la levée des sanctions entre temps imposées au Niger au lendemain du putsch, a rouvert ses frontières terrestres fin février 2024, la partie nigérienne les a maintenues fermées de son côté. Raison évoquée : une prétendue présence de soldats français au Bénin, ce qui serait potentiellement une menace pour le Niger. Une position qui s’analyse en un alibi juste pour ne pas normaliser les relations avec le Bénin.
Une question d’honneur
Face à la menace présumée que constituerait la présence de soldats français au Bénin, pourquoi les militaires nigériens n’estiment pas que ces derniers ne puissent pas nuire à leurs intérêts au Bénin parlant notamment du pipeline ? Tel serait selon nos investigations, ce qui justifie la décision du Bénin pour qui les autorités nigériennes sont dans le dilatoire et l’incohérence. Du côté de Cotonou, on estime qu’il serait peu sensé de favoriser l’embarquement via les eaux béninoises, du pétrole nigérien dans un contexte où le pays frère ne fait rien pour assouplir sa position vis-à-vis du Bénin. Au demeurant, les autorités nigériennes durcissent au fil des jours, leur position et ferment toutes les portes au dialogue. C’est face à cette intransigeance que la partie béninoise a pris ses responsabilités en prenant cette décision qui préserve la dignité du peuple béninois.
G. G.