La revalorisation des salaires et les points satisfaisants éparpillés dans le discours du chef de l’Etat sur l’état de la Nation devront faire sortir les opposants au refrain radical de leurs gongs, ne serait que pour fournir de la contradiction. Une attitude qui permettra d’élever le débat et de donner de la matière à l’opinion publique. Mais contre toute attente, ils sont restés jusque-là silencieux. Un comportement devenu surprenant depuis qu’ils ont eu le sauvetage in extremis de la Cour constitutionnelle pour les Législatives 2023.
Ils ont signé techniquement le pacte du silence et se sont résolus visiblement à se cacher pour affronter les Législatives de 2023. Pour convaincre ceux qui se laissent facilement abattre par des arguments impulsifs, ils pourront dire qu’il s’agit d’une stratégie politique. Or, en s’essayant à une jonction avec leur participation aux Législatives de 2023, il se dessine aisément qu’ils ont perdu paradoxalement leur latin, depuis le remembrement de la liste, parce que le seul élément sur lequel ils se basent le plus pour affubler de critiques le pouvoir n’est que les élections. Une posture qui à mesurer selon ce qui se passe ailleurs, ne fait pas d’eux des opposants, mais des ‘’opportunaux profito situationniste’’. Elle révèle que cette opposition béninoise est sans agenda ou vision prospective. Elle ne voit que le bout de son nez. En principe, elle est comme un facteur essentiel de la démocratie. Et en démocratie, il n’est pas indispensable qu’il y ait unité, consensus ou unanimité, l’important est qu’une majorité se dégage. Toutefois, la minorité a des droits. Se taire vu les nombreux points de discordance connus hier est une attitude originale digne de la difficulté patente d’assumer un vrai statut d’opposant. Pourtant l’on se croit le seul maître du terrain. Sans faire un rappel théorique, l’opposition est un parti ou un groupe de partis mis en minorité (ou n’exerçant pas le pouvoir exécutif). Elle peut être parlementaire ou extraparlementaire. C’est un parti ou un ensemble de partis mis en minorité (ou écarté de l’exécutif) par les élections ou la recomposition des forces et rapports de forces politiques. En démocratie, l’opposition est critique, contrôle et propose. L’un des moyens privilégiés de son action est la critique de l’action et des visions gouvernementales. Son devoir est de contribuer à l’élévation du débat public en fournissant à l’opinion publique les informations et thèses contradictoires. A passer au crible de la raison l’absence de réaction des opposants dits aux discours radicaux, la seule conclusion est qu’elle n’a rien d’autres que les élections en tête Le peuple peut mourir, l’essentiel est d’être au Parlement. Fort heureusement que le régime en permanence réflexion sert fournir de quoi être satisfait.
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