Le relogement des sinistrés de Xwalcodji à Djeffa a donné lieu à une contestation relative à un prétendu oubli de plus de 200 ménages alors que le gouvernement en a recensés 368. Quelques jours après la remise de chèques et de l’attribution des lots, un collectif représenté par Jules Bessan Hounssinou a dénoncé une présumée injustice. Il a donné des explications sur Golfe télévision dont voici quelques extraits.
Journaliste: Vous avez au travers d’un huissier tenté de joindre le ministre, vous lui avez adressé un courrier, mais jusqu’aujourd’hui, il n’a pas répondu.
Jules Hounssinou: Il n’a pas répondu seulement qu’il est sorti le 6 septembre 2022 suivant un communiqué Télé Radio pour dire que si quelqu’un fait des allégations mensongères qu’il pourrait répondre devant la loi.
Pourquoi n’étiez-vous pas pris en compte lors du recensement ?
C’est parce que nous ne connaissons pas le mode opératoire, les critères de sélection, nous ne connaissons pas. C’est après la sortie du ministre du cadre de vie qu’on a su que les maisons physiquement en place ont été recensées. Si ces maisons ont été recensées, ça veut dire que malheureusement, ma maison ne sortirait pas, mais celui qui est mitoyen à sa maison est sortie à Djeffa . Ce qui veut dire que les maisons physiquement en place qui sont là sont laissées au détriment des maisons qui étaient déjà emportées par l’érosion côtière, d’autres étaient empêchées par les opérations de 2012 et de 2019.
En définitive, vous dites que toutes les maisons physiquement sur le terrain n’ont pas été recensées, il y a même des maisons qui auparavant avaient été déjà emportées par la mer, mais qui ont été recensées. Quelles sont les preuves qui montrent aujourd’hui que vos parents étaient restés à Xwlacodji ?
Moi, je suis natif de Xwlacodji et tout le monde sait que Xwlacodji dépasse 368 maisons c’est plus de 650 maisons. Si nous ne sommes pas recensés, je ne pourrai pas expliquer comment se fait-il que le Ca et les autorités ont choisi certains au détriment d’autres. Pour moi personnellement, nos maisons physiquement n’existaient pas lors des opérations de 2021, mais les maisons des sinistrés existaient lors de l’opération de 2021 et qui n’ont pas été relogées à Djeffa au détriment des maisons des amis, frères du chef d’arrondissement, du chef quartier et de leurs acolytes.
Quelle appréciation faites-vous de la sortie médiatique du ministre ?
Nous n’incriminons pas le ministre. Quand on a déposé notre courrier auprès du ministre, il ne nous a pas répondu. C’est sa sortie médiatique qui nous a surpris parce qu’il devait nous appeler en tant que frère. Après tout, nous sommes des frères. Il devait nous appeler en tant que frère et savoir en réalité de ce qui se passe. On va lui expliquer. Il a fait confiance à ces cadres au Ca du 5 ème arrondissement et à nos chefs quartiers. Il a suivi les allégations de ceux-là pour pouvoir venir faire son exposé. On attend qu’il nous reçoive.
Vous avez également adressé un courrier au président de la République, Patrice Talon, pourquoi l’avez-vous fait ?
Oui, puisque c’est le père de la Nation. C’est lui qui coordonne toute la population de Xwlacodji et toute la population béninoise. Et si aujourd’hui, nous sommes lésé. On est allé voir le chef quartier, le chef d’arrondissement sans solution. On a adressé un courrier au ministre du cadre de vie et nous ne sommes pas satisfaits. La seule personne qui pourra nous aider, c’est le chef de l’État ; raison pour laquelle on a adressé une lettre ouverte au chef de l’État………………..
Le président du comité de crise a aussi fait une sortie médiatique. Qu’avez-vous à dire au terme de cette sortie médiatique ?
C’est un frère. On a grandi dans la même rue. Moi, j’ai été choqué et surpris de l’entendre parler en ces termes. Parce que lors de l’opération de 2012, c’est lui qui a défendu Xwlacodji dans un débat contradictoire avec l’ex-préfet du Littoral, Modeste Toboula. Il sait le chiffre de maison qu’il avait donné à Xwlacodji. Il a porté cette doléance à l’Assemblée nationale c’est là où le comité de crise est né . Dieu merci, il aurait sorti de son mutisme parce qu’on a adressé une lettre ouverte au chef de l’État. Quand nos représentants sont allés les voir pour discuter avec eux, il était la première personne à dire nous ne pouvons pas vous aider. Oui, il a dit nous ne pouvons pas vous aider. Vous avez qui derrière vous pour chercher vos terres. Ils mettent tout dans la politique.
Il sait le président du comité de crise que vous Jules Bessan Hounssinou vous étiez dans une maison et que cette maison existe et que le propriétaire n’a pas trouvé de terre de relogement à Djeffa ?
Oui, si sa maison est sortie ça veut dire ma maison sortirait également parce que les cas de 2012 ont été déjà évacués. Si sa maison est sortie donc ma maison sortirait. Et je sais qu’il nous entend en ce moment, ce que je suis en train de dire est une vérité. Allez consulter une personne lambda de Xwlacodji par rapport à ce relogement, elle vous dira la vérité.
Plus de 200 ménages sont en rade. Des gens dorment aujourd’hui au port de pêche. À 21 h allez voir. À l’école primaire de Xwlacodji, vous saurez ce que nous sommes en train de dire. Eux ils dorment paisiblement chez eux. Mais, nous qui n’avons pas trouvé, on a le chef de l’État qui est là qui peut nous aider.
Et pourquoi on n’affiche pas ?
Moi je ne sais pas. Si c’est le gouvernement qui a recensé les 368, il devrait afficher les 368 afin qu’on sache nous qui ne sommes pas recensés parmi les 368. Nous ne sommes pas les seuls relogés, il y a les gens de Togbin jusqu’à Ouidah. Les autres ont affiché la liste, ceux-là qui ne se sont pas relogés sur leur site respectif ont diligenté une équipe afin qu’ils soient prises en compte. Mais on a demandé cette liste-là du recensement jusqu’aujourd’hui. Ceux-là qui sont sur le terrain jusqu’a à ce jour nous ne savons pas. Alors que c’est toute une communauté. Si la cartographie aérienne a travaillé, ça veut dire que certaines maisons ne sortiront jamais. Les maisons emportées par la mer qui sont sortis ne sortiront jamais.
Le chef de l’État a donné 16 hectares, Xwlacodji était sur 8 hectares et il y aura encore moins de maison . Non, je ne crois pas. Faudrait qu’ils nous disent la vérité, s’ils ont relogé 368 au détriment de plus de 600. S’ils peuvent venir qu’on discute devant les plateaux devant les juridictions partout nous sommes prêts. Si on peut dire ça encore à la maison, nous sommes encore prêts pourvu que l’histoire ne retienne pas leurs noms. Le chef de l’État a déjà tout fait, le ministre a déjà eu confiance en eux et il leur a confié le travail. Ils doivent bien faire le travail.
Vous avez dit que le chef de l’État a attribué 16 hectares et que Xwlacodji était sur 8 hectares environ. Mais combien de maisons de 200 m2 dans les 16 hectares ?
Dans les 16 hectares normalement on peut trouver plus de 512 maisons mathématiquement. S’ils ont octroyé 368 je ne maîtrise pas, la liste n’est pas affichée. Si les gens disent aujourd’hui que c’est par cartographie le problème ne se situe par là parce-que les gens qui ont été déjà emportés, qui n’ont jamais été propriétaire sont à Djeffa. Moi qui suis né à Xwlacodji si vous étiez à la place de tout le monde vous allez vous comporter ainsi. C’est comme si les cadres en qui le ministre a confiance sont entrain de l’induire en erreur. C’est pour cette raison je demande au président de la République de saisir même le dossier pour qu’un audit soit fait. Je profite de cette occasion pour implorer l’indulgence du chef de l’État qu’il saisisse lui-même le dossier pour que nous qui sommes laissés pour compte puissions avoir le sourire demain.
Source: Golf Tv
(Suite dans la prochaine parution)