Le vendredi 03 novembre 2023, le Tribunal de Lokossa statuant en matière criminelle a connu son 8ème dossier inscrit au rôle de ladite session. Il s’agit d’un dossier portant sur des faits d’assassinat et de séquestration pour soupçon de sorcellerie impliquant les membres d’une même famille. Les faits remontent à 2017 et se sont déroulés à Tchitô dans la Commune de Lalo, département du Couffo.
En effet, la victime est une dame. Accusée de sorcière et d’être à l’origine des différents malheurs qui frappent la famille, dame Pierrette a été assassinée en 2017. Les nommés M. Casimir, M. Biscotin, M. Benoît et M. Eugène qui sont pour les uns les frères de la dame et les autres ses neveux sont les principaux accusés. Avant son assassinat, les accusés ont conduit de force dame Pierrette dans leur domicile auprès de leur jeune sœur Sylvie malade depuis plusieurs mois afin qu’elle procède au désenvoûtement de celle-ci. Au cours de sa séquestration qui a duré environ deux mois, dame Pierrette a été constamment fouettée et privée de nourriture par ses frères. Six mois après la séquestration, Pierrette a été retrouvée morte et décapitée, la tête au milieu des rails à Tchitô. A la barre le vendredi 3 novembre 2023, les 4 accusés ont nié les faits et se sont accusés mutuellement. Dans ses réquisitions, le ministère public représenté par le magistrat Nicoli Giovani Judicaël Assogba à l’issue de ses démonstrations pour établir la culpabilité des accusés, soutient qu’« il n’existe aucune circonstance atténuante, aucune reconnaissance des faits aboutissant à des remords et qu’aucune clémence n’est admissible à l’égard des accusés, car ils sont passés de la séquestration à l’assassinat ». Pour le ministère public, les prévenus sont pénalement responsables et accessibles à la sanction pénale. Conformément aux dispositions de l’article 475 du Code pénal, le magistrat Nicoli Giovani Judicaël Assogba a requis une peine de la réclusion criminelle à perpétuité contre M. Eugène, M. Benoît et M. Biscotin pour assassinat. Pour des faits de séquestration, il est requis 10 ans de réclusion criminelle contre l’accusé M. Casimir. Dans leurs plaidoiries, les avocats des accusés ont relevé que les faits ne sont pas constitués. Ils ont plaidé pour l’acquittement pur et simple de leurs clients. Après suspension, le président des Céans, Alphonse Bossou, a décidé d’ordonner un complément d’information afin de procéder à une confrontation entre les accusés et d’autres suspects. Il a ensuite renvoyé le dossier. Rendez-vous dans un mois. Le Tribunal était composé de : Alphonse Gbossou (Président), des assesseurs Assani Mohamed Yessoufou, Fidèle Tohouénou, Astrid Déguénon et Jérôme Houndjènoukon. Le ministère public était représenté par Nicoli Giovani Judicaël Assogba. La plume a été tenue par Maître Hartman Kanmadozo.
Jean-Eudes Chicha (Br Mono Couffo)