La classe politique turque est en ébullition après l’arrestation, ce mercredi 19 mars, d’Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul et farouche opposant du président Recep Tayyip Erdogan. «Des centaines de policiers sont arrivés à ma porte. Je m’en remets à ma nation», a écrit Ekrem Imamoglu sur son compte social X avant d’être emmené par les forces de l’ordre. Il est poursuivi de «corruption» et «soutien à une organisation terroriste», a déclaré le procureur d’Istanbul dans un communiqué. Une interpellation qui passe mal au sein de la classe politique qui crie un acharnement perpétré par le président Erdogan pour l’écarter de la présidentielle à venir. «C’est un coup d’Etat contre le prochain président de la Turquie. La liberté de la nation d’élire Ekrem Imamoglu a été confisquée», a déclaré Özgür Özel, président du Parti républicain du peuple (Php).
Des observateurs de la vie politique turque pensent que l’arrestation du maire d’Istanbul menace la paix du pays. «Ce qui s’est passé ce matin n’est rien de moins qu’un coup d’Etat contre le principal parti d’opposition, avec des conséquences considérables pour l’avenir politique du pays. Cette décision pousse la Turquie plus loin vers l’autocratie, à l’instar du Venezuela, la Russie et la Biélorussie», a déploré Berk Esen, Enseignant politiste à l’Université Sabanci d’Istanbul.
Les jours à venir seront très mouvementés en Turquie. En réponse aux échauffourées, le Gouverneur d’Istanbul a interdit tout rassemblement et manifestations jusqu’à dimanche. Une décision qui ne va pas freiner l’ardeur des partisans d’élire d’Istanbul qui sont décidés à protester chaque jour dans les rues jusqu’à la libération de leur mentor.