Ayena Salomon Ogouma a soutenu par visioconférence, le vendredi 30 décembre 2022, sa thèse de doctorat avec brio. Consacrant son travail de recherche sur ‘’ La fonction de député au Bénin’’, le désormais docteur a tenu en haleine, les membres du jury présidé par Ibrahim David Salami, agrégé de droit public et professeur titulaire à l’Université d’Abomey- Calavi.
La date du vendredi 30 décembre 2022 a été le couronnement des efforts du désormais Docteur en droit public, Ayena Salomon Ogouma. Face à un jury composé d’éminents professeurs, l’impétrant a défendu les fruits de ses recherches avec une pédagogie remarquable. La clarté, la concision et la précision d’abord dans son exposé, ensuite dans les éléments de réponses apportés aux préoccupations du jury et enfin les messages clés tirés de ces écrits ont davantage crédité le candidat d’une bonne appréciation de la part des membres du jury en dépit de cette soutenance de thèse faite par visioconférence.
Dans son speech du résumé, Ayena Salomon Ogouma fait savoir que la démocratie moderne place le parlement en son cœur et le député en constitue l’artisan principal. Pour lui, voter la loi, contrôler l’action gouvernementale et représenter le peuple sont des missions dont l’accomplissement requiert de l’élu, un minimum de prérequis sans lesquels l’honorabilité de la fonction serait remise en cause, avec une perte constante de légitimité. « Même s’il subit au quotidien une pression constante de l’exécutif, le député doit surmonter les décisions d’une Cour constitutionnelle de plus en plus législatrice et injonctive sans oublier le juge judiciaire dont les pressions ne sont jamais loin. Le député doit développer des valeurs intrinsèques en n’occultant pas qu’un parlement moderne s’équilibre au maximum entre femmes et hommes. Emporté par sa réélection, le député est fortement engagé dans un assistanat social au détriment de sa fonction », a-t-il partagé.
Une thèse élaborée en 2 parties
S’agissant du discours de la soutenance, l’impétrant note que le travail de recherche a été élaboré en deux parties. La première partie est intitulée : ‘’l’exercice de la fonction sous habilitation’’ et la seconde partie ‘’Les limites de l’exercice de la fonction’’. Dans la première partie, il s’est attelé à montrer que le député ne peut exercer sa fonction que sous habilitation. Cette habilitation est un impératif pour que le député puisse remplir convenablement sa fonction. Il a analysé cette habilitation sous deux angles : Premièrement la nécessité pour le député d’aller à la conquête de l’électorat à travers l’élection qui constitue le socle de la légitimation parlementaire et de pouvoir bénéficier d’une dévolution de légitimité tout au long de son mandat parlementaire. Enfin, il a jeté un regard sur la perfectibilité de la fonction de député qui passe par la restauration de la crédibilité de la fonction à travers l’amélioration de la qualité de la loi et l’obligation pour le député d’assumer la fonction du contrôle parlementaire.
La deuxième partie est consacrée aux contraintes de l’exercice de la fonction. Cette seconde partie lui a permis de mettre en relief les contraintes de l’exercice de la fonction de député au Bénin à travers les contraintes institutionnelles qui pèsent sur les députés dans leurs relations avec les autres institutions. Il a été abordé à cette occasion la prépondérance du pouvoir exécutif et les rivalités qui peuvent s’établir entre le député et les juridictions constitutionnelles et judiciaires. Pour finir, il a apporté une contribution ayant permis de ressortir les contraintes attachées à la personne du député et qui l’empêchent d’exercer pleinement sa fonction. Celles-ci s’articulent autour des inaptitudes et inefficacités récurrentes du député et l’emprise de l’assistanat social sur sa fonction. Un assistanat social au service du député pour contribuer à assurer sa réélection.
Au terme des débats, des observations diverses les membres du jury ont favorablement délibéré avec félicitations. Précisons que le directeur de thèse est un agrégé en sciences politiques et professeur titulaire à l’Université d’Abomey-Calavi, Hyguin Kakai. Il s’est dit satisfait du travail abattu par l’impétrant. Un travail plein d’engagement, une méthodologie rigoureuse avec des pistes exploitables même si des observations ont été faites au nouveau docteur Ayena Salomon Ogouma qui a rassuré de pouvoir les intégrer.
Rodéric Dèdègnonhou (Br Alibori-Borgou)