L’Intelligence artificielle est au cœur d’un colloque qui s’est ouvert vendredi 27 décembre 2024 à l’Ecole de formation des professions judiciaires (Efpj) d’Abomey-Calavi. Initié par ledit centre, cette plateforme d’échange de réflexion, a réuni des experts, des praticiens du droit, des universitaires, des décideurs et autres acteurs.
Explorer, débattre et imaginer des solutions aux enjeux de l’Intelligence artificielle. C’est à ce exercice que sont attelés deux jours durant, soit du 27 au 28 décembre 2024, les participants à ce colloque qui avait pour thème : « L’éthique et la transparence dans l’intelligence artificielle : pour une utilisation responsable des technologies intelligences artificielles ». Un thème qui, selon Marc Déguénon, directeur adjoint de l’Ecole de formation des professions judiciaires (Efpj) et président du comité d’organisation du colloque, est d’un intérêt certain au regard de l’emballement dans lequel le monde entraine le monde. « Je souhaite que ce colloque soit une expérience fructueuse et enrichissante pour nous tous. Qu’il soit l’occasion de tisser des liens scientifiques et académiques, de partage d’idées et de contribution qualitative à l’avancement de l’analyse des questions relatives à l’intelligence artificielle », a-t-il confié. Bernadette Houndékandji Codjovi, directrice générale de l’Ecole de formation des professions judiciaires (Efpj), va pour part faire observer que l’Ia a quasiment révolutionné le monde. A l’en croire, cette révolution technologique provoque à la fois fascination et inquiétude même si elle donne lieu à une énorme passion. Elle fera savoir que les avantages de cet outil sont indéniables et tangibles en ce qu’il permet à l’homme, de passer à l’automatisation des tâches les plus fastidieuses. Cependant, dira Bernadette Houndékandji Codjovi, « l’intelligence artificielle ne manque de susciter crainte et psychose dans la mesure où les changements qu’elle induit dans nos vies, peuvent à terme, se révéler des plus redoutables et même des plus catastrophiques ». Une appréhension renchérie par le Garde des sceaux qui tout en confirmant l’omniprésence de l’Ia aujourd’hui, s’est mué en une série de questionnements et d’interrogations qui nourriront les réflexions au cours du colloque. Entre autres questions, Yvon Détchénou s’est demandé « Comment assurer que l’intelligence artificielle n’amplifie pas les inégalités sociales ou ne remette pas en cause les équilibres déjà construits ? » ; « Face à l’Ia, le pouvoir décisionnel revient-il toujours à l’homme ou à la technologie? » ; Comment l’homme se protège-t-il dans sa liberté face à ce système qui est en mesure de le scruter, de l’analyser, de le décrypter ou de le façonner ? ». Pour le ministre de la Justice, le plus grand risque est que l’Ia semble se substituer à l’homme et tend à analyser ses comportements au point de l’aliéner. Les réponses à ces questionnements pourront, selon le Garde des sceaux, permettre d’explorer tous les aspects de la problématique. Il est à préciser que treize thématiques au total sont prévues pour meubler les travaux de ce colloque. Elles feront l’objet de trois panels qui seront animés par des consultants triés sur le volet à en croire le président du comité d’organisation de ce colloque qui a pris fin, le samedi 28 décembre 2024.
Gabin Goubiyi