(Les avocats indécis sur un éventuel appel du jugement)
Les carottes sont cuites pour le constitutionnaliste béninois et candidat recalé à la dernière élection présidentielle Frédéric Joël Aïvo dans l’affaire dite ‘’complot contre la sûreté de l’Etat et blanchiment de capitaux’’ dans laquelle il est impliqué. Après sa lourde condamnation (10 ans de réclusion criminelle et 45 millions d’amende) dans ce dossier qui a connu son épilogue au petit matin du mardi 07 décembre 2021, au terme d’une longue journée d’audience, la grâce présidentielle semble être désormais l’unique porte de sortie pour l’universitaire qui est appelé, à poursuivre son séjour carcéral jusqu’en 2031.S’attendait-il à un tel verdict ? Bien malin qui pourrait répondre à cette interrogation mais le moins qu’on puisse dire est que ses avocats restent extrêmement prudents sur la possibilité qui leur est offerte de relever appel de ce jugement. Pour la défense qui a pris acte du verdict de la juridiction spéciale basée à Porto-Novo, cette formalité s’avère quasiment inutile. En effet, force est de constater qu’au niveau des conseils de l’universitaire, deux tendances se dessinent. Même si au sortir du procès, le doyen des avocats de la défense, Me Robert Dossou, a déclaré « aviser » sur la question, son collègue Barnabé Gbago estime que les ‘’plaidoiries de la défense sont considérées comme du beurre’’. Dans ces conditions, « Est-il encore utile d’aller perdre son temps en appel ? » s’interroge-t-il. Visiblement la conviction des avocats de la défense semble forgée après ce verdict : aucune autre procédure judiciaire ne pourra sortir leur client d’affaire. A les croire, les dés sont pipés pour ce dernier. La grâce présidentielle semble être désormais la seule piste qui pourrait sauver le candidat recalé à la dernière élection présidentielle. Cette dernière éventualité reste une pure hypothèse qui nécessite la réunion de certaines conditions. Le Chef de l’Etat, l’unique détenteur constitutionnel du privilège de la grâce présidentielle, va-t-il concéder ce privilège à Joël Aïvo et autres compatriotes en froid avec la justice ? Rien n’est sûr quand on sait que ce dernier est toujours resté intransigeant sur ces genres de questions.
Abdourhamane Touré