La valorisation de Ganvié est l’un des projets majeurs du tandem gouvernement béninois-Agence française de développement (Afd) pour préserver et mettre en lumière le patrimoine culturel de cette cité pluriséculaire, inscrite sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’Unesco, tout en améliorant durablement les conditions de vie de ses populations.
Surnommée depuis plusieurs décennies la « Venise de l’Afrique », la cité lacustre de Ganvié est un symbole reconnu de l’identité béninoise. Cette cité reste une destination touristique unique très prisée dans la sous-région et dans le monde. Les habitants de Ganvié souffrent pourtant d’un très faible accès aux services publics essentiels propres aux quartiers précaires et d’un enclavement qui isole le territoire, mais aussi de la dégradation rapide de l’écosystème du lac Nokoué dont ils dépendent. En reconnectant la cité aux noyaux urbains à proximité, en aménagement le centre de Ganvié, en appuyant les activités économiques, notamment des femmes, le projet vise au développement équilibré du territoire. Il est structuré en quatre composantes : reconnecter Ganvié à travers la construction d’une route adaptée aux crues desservant le nord de la cité et la construction d’une plateforme logistique ; la réhabilitation de l’embarcadère d’Abomey-Calavi (structuré autour des activités des femmes vendeuses de poissons) ; la construction de franchissements piétonniers et le dragage de chenaux ; améliorer les conditions de vie, avec le raccordement des espaces lacustres de Ganvié au réseau national d’électricité, à l’adduction en eau potable ; la réhabilitation d’espaces communautaires/espaces publics, y compris la Maison de la Francophonie, pour renforcer le centre de la cité, contribuer à la valorisation et la diversification des ressources issues du lac Nokoué, à l’échelle de Ganvié et appuyer la mise en œuvre du projet. L’objectif général du projet est d’améliorer les conditions de vie des populations des quartiers précaires de Ganvié, et d’encourager la valorisation et la diversification des ressources issues du lac Nokoué. En parallèle, il s’agira de renforcer les institutions et bénéficiaires à conduire ce type de projet urbain intégré.
Un nombre impressionnant de visiteurs
Il est attendu entre 4000 à 18000 visiteurs. La cité lacustre de Ganvié draine du monde depuis que le gouvernement du Président Patrice Talon a décidé d’investir dans la mise en œuvre du projet de réinvention de cette cité historique considérée comme la Venise de l’Afrique. De la réhabilitation de l’embarcadère d’Abomey-Calavi, vitrine de la cité lacustre, aux différentes infrastructures en construction dans la Commune de Sô-Ava, pour la mise en tourisme de Ganvié, le gouvernement y investit plus de 80 milliards de francs Cfa. Des efforts qui ont commencé à porter leurs fruits avec l’amélioration des services offerts aux visiteurs grâce à la nouvelle règlementation.
Quid de la réglementation ?
La nouvelle règlementation qui entre en vigueur pour la professionnalisation du secteur est connue par les acteurs. En effet, autrefois considéré comme une activité traditionnelle qui emploie des acteurs de tous genres, le guidage touristique a été au cœur de plusieurs actions du gouvernement dans le cadre de la mobilisation des ressources humaines qualifiées pouvant contribuer à rendre la destination Bénin plus attrayante. Ainsi, pour offrir des services de qualité aux touristes et surtout leur donner l’envie de revenir sur la destination, le gouvernement a décidé d’une nouvelle réglementation des différentes activités touristiques exercées dans le circuit. Pour le cas de Ganvié, les conclusions des différentes séances d’échange entre le gouvernement et les différents acteurs avaient été traduites en arrêtés dans le but d’améliorer l’activité touristique sur la cité lacustre. Lesdits arrêtés sont relatifs notamment à la réglementation de l’organisation commerciale de la visite touristique des sites lacustres et assimilés au Bénin, les horaires des visites touristiques et les tarifs applicables sur les sites lacustres de Sô-Ava. La nouvelle règlementation qu’il convient de vulgariser va permettre aux différents acteurs de mieux s’en approprier. Ce qui, in fine, permettra non seulement d’offrir des services de qualité aux touristes, de mettre fin aux pratiques d’escroquerie des visiteurs mais aussi et surtout de faire bénéficier l’activité touristique aussi bien aux acteurs, à l’État central, aux collectivités territoriales qu’à la communauté.
Sergino Lokossou