(Les fauteurs de trouble anéantis)
Le gouvernement a pris ses responsabilités après deux jours de pagaille orchestrée par les manifestants contre la prorogation du mandat du président Patrice Talon. Dans la journée du jeudi 8 avril 2021, pour restaurer l’autorité de l’Etat, les forces de défense ont pris le relai aux forces de sécurité qui n’arrivaient pas à faire plier l’échine aux badauds en mission pour des opposants à l’extérieur.
L’ordre est de retour à Savè, Bantè et Parakou. Les trois Communes réputées comme bastions de l’opposition radicale ont été le théâtre d’actes de vandalisme aux premières heures du mardi 6 et la journée du mercredi 7 avril 2021. Exigeant le départ du président Patrice Talon du pouvoir dont le mandat a été prorogé de 45 jours du fait de l’alignement des élections en 2026, des biens publics et privés ont été vandalisés par des sans foi ni loi. A Savè par exemple, la maison du député du Bloc républicain, André Okounlola, a été saccagée et brûlée. Des véhicules de l’Etat ont été endommagés dans la ville et le pont de péage de Diho détruit. La route inter-Etat Bénin-Niger a été prise d’assaut par les manifestatants. La situation a été pareille à Bantè où il était impossible pour les citoyens de vaquer librement à leurs occupations. A Parakou, également, les divorcés sociaux ont fait parler d’eux de façon honteuse. Ils ont mis à sac le siège de radio Urban en détruisant tout sur leur passage. Situé à quelques encablures de la radio, le cabinet privé de l’ancien maire Charles Toko a également subi la furie des hors-la-loi qui ont tout saccagé. Face à la menace à la paix dans ces villes qui devenait de plus en plus persistante, le gouvernement a décidé expressément de dépêcher dans ces Communes les forces de défense pour rétablir la quiétude des populations. C’est ce qui a été fait hier jeudi 8 avril. Très tôt dans la matinée, à Savè par exemple, les militaires ont tous mis en œuvre pour libérer la voie publique barricadée. Au cours de cet exercice, les manifestants ont ouvert le feu sur les forces de défense. La riposte a été fatale pour le meneur du mouvement venu du Nigeria. Plusieurs autres émeutiers ont été blessés dont trois grièvement. Selon le maire Denis Oba Chabi, les barricades érigées ont été levées après des heures d’affrontement. Quant au corps du hors-la-loi neutralisé, il a été déposé à la morgue de l’hôpital de zone de Savè où les blessés ont été également conduits pour suivre des soins. Dans la foulée, le maire a tenu une séance avec la hiérarchie policière et militaire pour trouver une porte de sortie afin que cessent les violences dans la Commune.
Deux morts à Bantè
Sans vouloir attenter à la vie des populations, les forces de défense ont été contraintes de faire usage de leurs armes pour la libération de la voie publique. A Bantè, au moins deux personnes sont décédées, selon nos informations dans les échanges de tirs. Le premier décès est un présumé chasseur. Armé, il a osé affronter les forces de défense dans les villages de Gouka, Agbon et Mamatchoké. La seconde victime serait un apprenti du village Gouka. En dehors de ces deux morts, le bilan fait état de plusieurs blessés. A Parakou, nos sources renseignent qu’il n’y a pas eu de morts. Mais des manifestants ont été arrêtés par les militaires qui ont réussi à dégager la voie tout comme à Savè et Bantè. Grâce aux forces de défense, l’autorité de l’Etat a été restaurée. Les populations retiennent leur souffle. Les militaires resteront surplace dans ces Communes jusqu’au lendemain du scrutin de ce dimanche pour maintenir la paix.
Abdourhamane Touré