Conformément aux Programmes d’action du gouvernement (2016-2020 et 2021-2026), le Bénin a fait l’option de renforcer son capital humain en développant des projets et programmes structurant et à large spectre en mettant l’égalité des sexes comme une des conditions essentielles de succès. La construction d’un environnement protecteur de la femme béninoise apparaît comme l’une des priorités du gouvernement du président Patrice Talon.

Depuis qu’il a pris les rênes du pays, le président Patrice Talon a engagé des réformes pour améliorer les conditions de vie et de travail des femmes de toutes les catégories socioprofessionnelles. Au plan politique par exemple, des dispositions ont été prises pour garantir une meilleure représentativité des femmes dans les grandes instances de décision comme le parlement. Des projets et programmes sont en cours pour renforcer l’égalité de genre au sein de la société béninoise et réduire de manière considérable la vulnérabilité socio-économique des femmes.
Le gouvernement réitère sa sensibilité aux conditions de vie et de travail des employés domestiques. Son engagement à agir en leur faveur se traduit par la réparation de cette injustice sociale longtemps décriée par cette composante de la société. Vivre de son salaire, cette difficile équation des employés domestiques semble être résolue par les nombreuses réformes opérées par le gouvernement sous le leadership éclairé du président Patrice Talon.
En théorie, on a coutume de dire qu’il n’y a pas de sot métier, mais dans la pratique, le constat est beaucoup moins reluisant dans certains secteurs d’activités où les métiers y afférents sont considérés comme des sous métiers et les travailleurs comme des sous hommes et femmes. Aussi, un adage populaire voudrait que la personne qui n’a pas travaillé n’ait pas droit au salaire, mais la réalité est toute autre puisqu’il y a des secteurs où des gens travaillent avec acharnement et plus que d’autres mais n’ont souvent pas droit à une rémunération. Ces constats malheureusement amers, inhérents au travail domestique, ont pu être relevés au Bénin. Les employés de maison travaillent dans des conditions déplorables. Salaire misérable avec des arriérés pour certains, pas de couverture sociale, heures supplémentaires impayées… La liste de leurs difficultés est longue et la situation inquiète de plus en plus des organisations de la société civile qui demeurent mobilisées pour le respect de leurs droits et l’instauration de meilleures conditions pour les travailleurs domestiques.
Le Bénin, dans le cadre de la promotion du genre et de l’égalité des sexes, a adopté depuis 2009 une politique nationale de genre. En application de cette politique, des interventions sont menées pour inciter les hommes à soutenir les femmes dans les soins et travaux domestiques, pour la promotion de la masculinité positive. Pour mieux protéger les travailleuses domestiques ré-énumérées, le salaire minimum interprofessionnel garanti est relevé et passe de quarante mille (40000) à cinquante-deux mille (52 000) francs Cfa et des mesures sont prises pour obliger les employeurs à les déclarer à la Caisse nationale de sécurité sociale.
1 milliard Fcfa par an pour la prise en charge des cotisations sociales des travailleurs domestiques
La loi n°2021-11 du 20 décembre 2021 portant dispositions spéciales de répression des infractions commises à raison du sexe et de protection de la femme en République du Bénin prévoit-t-elle des mesures contre le harcèlement en milieu de travail. Ces avantages en nature, précise le document, sont le logement, l’électricité, l’eau, la nourriture, supportés par l’employeur pour le compte de l’employé de maison. ll est suggéré que ces avantages en nature soient évalués à 50 % des tarifs prévus au code. Dans tous les cas, rappelle le gouvernement, le salaire payé en numéraire à l’employé de maison au titre d’un mois donné majoré du montant de l’évaluation forfaitaire des avantages en nature dont il a été effectivement bénéficiaire au titre de ce même mois, ne peut être inférieur au Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) qui est passé à 52 000 F cfa.
La loi de finances 2023 et 2024 par exemple ont acté l’exonération du versement patronal sur les salaires dans le but d’encourager la formalisation du travail domestique comme source d’emplois décents et de revenus, à travers l’amélioration des conditions de vie et de travail de ces employés. Aussi, l’Etat devrait consacrer une subvention à hauteur de 1 milliard Fcfa par an pour la prise en charge des cotisations sociales des travailleurs domestiques. Il est question de protéger ces travailleurs, vulnérables pour la plupart, qui sont dans les tâches telles que le ménage, la cuisine, le lavage et le repassage du linge, le soin des enfants ou des personnes âgées ou des malades d’une famille, le jardinage, le gardiennage, la conduite de la famille, et même le soin des animaux domestiques.
Toutes ces mesures visent à réparer une injustice à l’égard de ces travailleurs domestiques dont 69 % au Bénin n’ont ni couverture sanitaire ni protection sociale et 96 % touchent un salaire inférieur au Smig, malgré l’existence d’une législation en matière de travail des employés de maison, selon le Réseau national des travailleurs domestiques (Rntd). Ce Réseau qui œuvre à la ratification de la convention n° 189 de l’Organisation internationale du Travail (Oit) en faveur des travailleurs domestiques au Bénin, relève que 99 % des travailleurs domestiques ne sont pas affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) et 97 % des contrats de travail dans ce secteur sont verbaux.
Initiative Tradom
L’initiative Tradom (Travail domestique décent au Bénin) est le fruit de la coopération entre le gouvernement béninois, les syndicats, les employeurs, et l’Organisation internationale du travail (Oit), et vise à identifier et lever les obstacles entravant l’accès des travailleurs domestiques à leurs droits fondamentaux. Il a été lancé en février 2025 à Cotonou lors d’un atelier de consultation des acteurs clés associés à sa mise en œuvre. Selon l’Oit, la justice sociale garantit une répartition équitable des ressources et des droits, ce qui est crucial pour les travailleurs domestiques. L’initiative, précise le représentant de la Directrice du bureau pays de l’Oit à Abidjan, vise à améliorer les conditions de travail des travailleurs domestiques afin qu’ils exercent l’activité dans la dignité et soient protégés contre les aléas de la vie. « Bien que les travailleurs et travailleuses domestiques jouent un rôle fondamental dans l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle des familles, ils restent les plus précaires du secteur. Ils et elles gagnent en moyenne 50% d’au moins que les autres travailleurs de l’économie du soin et ont un accès très limité à la protection sociale, au contrat formel, à l’assurance maladie et aux droits à la retraite », a-t-il déploré.
Le gouvernement béninois, à travers les ministères des Affaires sociales et du Travail, a exprimé son soutien total à cette initiative. La ministre Adidjatou Mathys a rappelé que la protection des travailleurs domestiques est l’une des priorités du gouvernement. La Ministre du travail a saisi l’occasion pour rappeler l’engagement du Bénin à accélérer le processus de ratification de la Convention n°189 de l’OIT pour une meilleure intégration des travailleurs domestiques dans l’économie formelle.
Priorités pour l’avenir
Le gouvernement a adopté le programme national pour l’accélération de l’éducation et du bien-être des filles. Ce programme, d’un montant d’environ 94 milliards, s’étend sur cinq (5) ans et doit renforcer les actions déjà en cours pour fédérer les synergies, avec quelques innovations, pour respecter les engagements du Bénin en faveur de l’éducation des filles. Il vise à améliorer les compétences de ces dernières, en particulier celles non scolarisées, déscolarisées et issues de ménages vulnérables, en vue de leur autonomisation. Le gouvernement a aussi approuvé le document de politique national d’alimentation et de nutrition 2024-2033 qui contribuera à réduire la malnutrition et à concrétiser la vision selon laquelle « à l’horizon 2033, le Bénin est un pays où chaque personne jouit d’une sécurité alimentaire et d’un état nutritionnel optimal ». Ces deux (02) programmes futuristes ont pour but d’accélérer l’atteinte par le Bénin des objectifs du développement durables et de disposer d’un capital humain féminin capable de contribuer au développement du Bénin.
Sergino Lokossou
