Conscient du danger que constitue la fistule obstétricale pour les femmes, le gouvernement du président Patrice Talon lui accorde une attention particulière en vue de son élimination. Diverses actions sont engagées pour contrer le mal.
Le vendredi 13 septembre 2024 à Cotonou, la ministre des Affaires sociales et de la microfinance a procédé au lancement du programme d’appui médical et financier aux femmes et aux filles souffrant de fistule obstétricale en République du Bénin. Un programme dont la mise en œuvre permettra de faire des appuis en vivres et équipements à l’endroit des centres de transit et d’hébergement des survivantes, des sessions de renforcement de capacités, de la réinsertion socioéconomique des femmes guéries, de la communication pour un changement social de comportement et enfin de la coordination de toutes les interventions. Il est évalué à un montant de cent quarante-huit millions six cent quatre-vingt-dix-sept mille cinq cent soixante-dix francs Cfa (148.697.570 F Cfa), entièrement financé par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). À l’occasion de cette cérémonie, Amadou Diongue, Représentant résident de la Cedeao au Bénin, a indiqué qu’à travers ce Programme Fistule, « la Cedeao s’emploie à intensifier les efforts pour traiter les victimes de la fistule obstétricale, marquant ainsi une avancée significative dans la lutte pour la santé des femmes dans la sous-région ». Il a précisé que le déroulement des activités de ce programme se fera à travers une approche concrète, conformément à la volonté de la Commission de la Cedeao de maximiser l’impact de ses projets et programmes sur les bénéficiaires en leur offrant ainsi la possibilité d’une vie meilleure et plus productive. Procédant au lancement officiel dudit programme, Véronique Tognifodé, ministre des affaires sociales et de la microfinance, a fait observer que « les fistules obstétricales demeurent un problème de santé publique dans la sous-région en général et particulièrement au Bénin, avec des conséquences psychologiques, socio-économiques et physiques importantes ». Elle a étayé ses propos par des statistiques qui appellent à agir davantage.
Des partenaires
La ministre a aussi salué les gros investissements que font les partenaires pour accompagner l’État béninois dans la prévention de ce phénomène. Elle a remercié la Cedeao pour ses nombreux appuis et félicité la Fondation Claudine Talon qui, ces dernières années, porte un regard particulier aux femmes victimes de la fistule obstétricale à travers de lourds investissements pour les traitements de plusieurs cas et pour des appuis à des survivantes.
À l’endroit des autres acteurs qui œuvrent aussi pour démystifier le mal et redonner espoir aux femmes, la Ministre a lancé un appel : « Je vous exhorte à garder la même détermination pour relever le défi à travers la restauration de la dignité des femmes et des filles porteuses de fistules et l’engagement des familles et des communautés à les faire comprendre davantage et à les soutenir ». En plus du représentant résident de la Cedeao au Bénin, la séance a été rehaussée par la présence de deux autres personnalités de l’Institution à savoir : Pape Momar Sow, Assistant de la Commissaire chargée du développement humain et des affaires sociales ; et Dr Roland Kouakou, Directeur par intérim de l’Éducation, Science et Culture de la Cedeao.
Éradiquer le mal et accompagner les malades
Le projet « Zéro fistule obstétricale au Bénin » de la Fondation Claudine Talon est un projet important. Il a permis de combattre le mal et d’aider les femmes à faire face à ce fléau qui décime la gent féminine. Les actions de la Fondation Claudine Talon à l’endroit des femmes porteuses de fistule obstétricale sont saluées par les gouvernants. Le projet « Zéro fistule obstétricale au Bénin » de la Fondation Claudine Talon a pour objectif d’éradiquer la fistule obstétricale dans le pays. Pour cela, la Fondation agit sur trois volets que sont : l’identification des femmes porteuses de fistule obstétricale, l’opération chirurgicale de ces femmes ainsi que l’appui à leur réinsertion socio-économique. En 5 ans, la Fondation a permis à 870 femmes d’être dépistées, à 601 d’être opérées, à 463 de guérir et à 406 d’être appuyées dans la mise en place d’une activité génératrice de revenus. Le ministère des affaires sociales et de la microfinance ainsi que la Cedeao ont subventionné la réinsertion socio-économique d’une quarantaine de femmes guéries de la fistule obstétricale grâce au projet de la Fondation.
Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la microfinance, a salué les actions de la Fondation Claudine Talon ainsi que ses partenaires qui permettent aux femmes guéries de la fistule obstétricale de retrouver leur dignité. « La fistule obstétricale se guérit », a martelé la ministre pour inviter les victimes à ne plus avoir honte d’aller consulter ou de se rendre dans un centre de promotion sociale. Elle a également insisté sur la nécessité de renforcer les actions de sensibilisation à l’endroit des populations pour prévenir la fistule obstétricale. La ministre a tenu à réaffirmer la détermination du gouvernement à œuvrer pour le bien-être de toutes les couches vulnérables du Bénin.
Témoignage
« (…) Le témoignage poignant d’une jeune femme ayant souffert de fistule obstétricale après une maternité précoce suite à un mariage forcé à 15 ans a renforcé davantage dans la lutte hardie que mène le gouvernement contre les mariages précoces (…) qui met en danger la santé des femmes. »
Les femmes guéries sont invitées à faire un bon usage des appuis matériels et financiers reçus du gouvernement et des partenaires. Les femmes victimes de la fistule obstétricale perdent de l’urine et/ou des selles de façon incontrôlée et sont rejetées de la société.
Sergino Lokossou
