Pour une industrie béninoise résiliente et durable, une séance d’échange stratégique a eu lieu dans les locaux de la zone industrielle de Glo – Djigbé (Gdiz). Elle a rassemblé les responsables de la Société d’investissement et de promotion de I’industrie (Sipi-Bénin S.a.) et les professionnels des médias. C’était le jeudi 10 octobre 2024. Il s’agit en effet de la première édition des « Rencontres Presse » initiée par la Sipi-Bénin.
Autour du thème : « La valorisation du coton du Bénin au sein de la Gdiz », de fructueux échanges ont eu lieu. Létondji Béhéton, directeur général de la Sipi-Bénin S.a. a plongé les hommes des médias dans les réalités de la zone économique de Glo – Djigbé. En effet, le mois d’octobre est reconnu comme celui du « Consommons local ». Et le 7 octobre dernier, il a été célébré l’édition 2024 de la « Journée mondiale du coton ». Il n’est plus à rappeler que le coton est abondamment traité à la Gdiz notamment par certaines usines qui y sont implantées. « Il est important qu’en ce mois d’octobre où nous célébrons la Journée mondiale du coton, nous puissions échanger avec vous. Notamment, en ce qui concerne ce que nous faisons désormais de cette matière première qu’est le coton dans cette zone économique spéciale où nous transformons notre coton », a expliqué Létondji Béhéton, soulevant l’intérêt de l’initiation de cette « Rencontres Presse ». Par ailleurs, il informe que le coton qui est transformé à la Gdiz provient des champs de coton du pays. « Ce Coton, quand il est récolté, est égrené. Les industries qui sont dans la zone industrielle et qui transforment cette matière première , achètent ce coton auprès des égreneurs», a révélé le Dg de la Sipi-Bénin. Poursuivant, il indique que la transformation du coton à la Gdiz contraste l’économie béninoise. « Le coton brut du Bénin rapporte en général entre 500 et 700 millions de dollars par an. En 2023, on a vendu à peu près pour 423 millions de dollars au Bangladesh, juste du coton fibre. Aujourd’hui, grâce à la transformation qui est en cours dans cette zone (Gdiz), si nous arrivons à transformer tout notre coton dans cette zone, ce que nous nous sommes fixés comme objectif pour les six et sept prochaines années à venir, nous allons pouvoir générer une valeur « Fob » de 6 milliards de dollars et la valeur marchande, c’est-à-dire, ce qui est vendu dans les boutiques, sera entre 12 et 14 milliards de dollars. Il y a une grande différence entre 700 millions de dollars et 12 à 14 millions de dollars», a-t-il fait savoir.
Des milliers d’emplois à créer
Poursuivant, il explique que dans le même processus, avec la transformation en cours à la Gdiz, le Bénin est en mesure de créer énormément d’emplois. « Juste pour transformer 40 mille tonnes de fibres, c’est ce que les unités qui sont dans la zone font aujourd’hui. Il y a une qui fait 20 mille tonnes et les deux autres qui font 10 mille tonnes chacune. Ces 40 000 tonnes font à peu près 12,7% de notre production de fibre qui fait à peu près plus de 305 mille tonnes par an. Si avec ces trois unités, nous transformons 40 000 tonnes, et on s’est dit que sur les six à sept prochaines années nous voudrons tout transformer, il faut à peu près 28 unités de textiles en plus des trois unités qui sont déjà opérationnelles. Si on arrive à installer ces unités, nous allons pouvoir transformer tout ce que nous produisons. Ça va générer énormément de valeurs en ce qui concerne notre économie ; ça va permettre de créer beaucoup d’emplois. Nous sommes en train de parler d’à peu près 250 milles emplois juste dans le secteur textile », a-t-il détaillé. Aussi, a-t-il fait savoir, que la création de la Gdiz a permis à des particuliers de devenir des propriétaires des unités de confection des vêtements et donc des propriétaires de marques. Létondji Béhéton insiste également sur des politiques mises en place pour favoriser la durabilité de ce projet au Bénin. « Il faut du courage politique pour faire naître ce projet. Aujourd’hui, au sein de la Gdiz-Glo-Djigbé, environ 14.000 jeunes sont employés. Et le nombre va augmenter sans cette. Nous avons des conditions qui respectent les travailleurs », a-t-il martelé.
Karol B. Sékou (Coll)