(Des témoignages de religieux et d’acteurs politiques l’ayant côtoyé)
13 mars 1999-13 mars 2024. Cela fait exactement 25 ans que Monseigneur Isidore de Souza est décédé. Dans le cadre de la célébration de ses 25 ans de décès, l’Institut des artisans de justice et de paix (Iajp), a organisé le mercredi 13 mars 2024, une conférence de presse sur le thème : « Mgr Isidore de Souza : précurseur de l’Iajp/Co et semeur de l’espérance démocratique au Bénin ». A cette occasion et à travers deux différents panels, des personnes ressources ayant connu le prélat, ont à tour de rôle, fait des témoignages sur sa vie et ses œuvres.
Jeter un regard sur la vie de l’homme et saluer sa mémoire. C’est l’objectif de la conférence de presse organisée par l’Institut des artisans de justice et de paix (Iajp), le mercredi 13 mars 2024 pour célébrer les 25 ans de décès de Mgr Isidore de Souza. A travers deux panels, des personnes ressources qui l’ont côtoyé, ont fait des témoignages sur l’homme. Il s’agit de Théodore Holo, Sylvain Adékpédjou Akindes, Marina d’Almeida Massougbodji, Père Raymond Goudjo et Père Éric Aguénounon. Pour le Père Eric Aguénounon, Mgr Isidore de Souza est un homme engagé. C’est d’ailleurs lui qui va lui conférer le sacrement de confirmation. Selon ses dires, Mgr Isidore de Souza, parle la démocratie comme un champ à cultiver, dont il faut s’occuper pour qu’il n’y ait pas des animaux pour détruire. « Cette image, il nous la donnait avec force et conviction. C’est dans ce club que j’ai rencontré le Père Raymond Goudjo. Mgr Isidore de Souza, c’est l’homme engagé. C’est le prélat de terrain. Il connaît ses prêtres. Il connaît chacun des séminaristes. Et il est à tous les carrefours de l’homme au plan sanitaire, éducatif et citoyen », a-t-il témoigné. Des propos renchéris par Marina Massougbodji. Ancienne ministre de la Santé, elle a connu le prélat pendant qu’elle était cardiologue. Elle a côtoyé l’homme et l’a soigné pendant qu’il tombait malade. Pour elle, Mgr Isidore de Souza a été un pilier de la santé des années 90 à 2001 au Bénin. Il s’est toujours battu pour la dignité humaine, contre la pauvreté et la santé des populations. C’est un homme qui s’est fait soigner comme un enfant et c’est le propre des grands hommes. Mgr a été le pilier de la santé des années 90 à 2001 », a-t-elle déclaré. Théodore Holo, ancien président de la Cour constitutionnelle, l’a également connu. Il garde de lui, deux choses, un homme de dialogue et un homme de paix. Pour lui, la douleur d’avoir perdu Mgr Isidore de Souza ne nous fera jamais oublier le bonheur de l’avoir connu.
Précurseur de l’Iajp/Co et président du présidium de la conférence nationale
S’agissant du professeur Sylvain Akindès, il garde de Mgr Isidore de Souza, un homme qui a su peser de tout son poids pour gérer la conférence nationale. Pour le Père Raymond Koudjo, Mgr Isidore de Souza est le précurseur de l’Iajp. C’est lui qui a eu lieu l’idée de la création de l’Iajp pour anticiper les situations sociaux, économiques et politiques. Il a confié la mission au Père Raymond Goudjo, qui à son retour des études, a mis en place l’Iajp. Il garde aussi de lui, un homme d’écoute, un homme sensible. « Ce que je peux dire, c’était une personne à l’écoute. D’abord sa devise « serviteur du christ, dans l’esprit du Père », mais il ajoute, « je veux être l’évêque qui vit avec ». Vous pouvez lui rapporter n’importe quelle situation, il vous pose les questions, il les analyse, mais surtout, il cherche à rencontrer les personnes dont vous avez parlé pour les écouter sans rien leur dire de ce qu’il a appris d’eux pour se faire une idée. Ce qui a fait que même en écoutant certaines personnes, qui rapportent d’autres, je prends toujours le temps de garder le sourire et de ne pas porter un jugement de condamnation. Il était bon, sensible et pour la vérité, il disait, j’ai le dos assez large », a-t-il ajouté.
Biographie de Mgr Isidore de Souza
Isidore de Souza, né le 4 avril 1934 à Ouidah et mort le 13 mars 1999 (à 64 ans), est un prêtre catholique dahoméen/béninois, archevêque de Cotonou du 27 décembre 1990 à sa mort. Ordonné prêtre en 1962, il poursuit des études à Rome, où il séjourne pendant tout le concile Vatican II, puis enseigne à l’Institut supérieur de culture religieuse d’Abidjan, dont il amorce la transformation en Institut catholique de l’Afrique de l’Ouest. Outre ses fonctions d’archevêque de Cotonou, il est président du présidium de la Conférence nationale souveraine (Bénin) du 19 au 28 février 1990 au Plm Aledjo à Cotonou. Il est aussi président du Haut Conseil de la république du Bénin de 1990 à 1993 et préside la Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest de 1997 à son décès.
Léonce Adjévi