3ème Assemblée générale ordinaire du Conseil départemental des médecins du Zou : Les hommes en blouse blanche  se mirent

La semaine du médecin a pris fin dans le département du Zou,  le samedi 26 août 2023 par la troisième Assemblée générale ordinaire du conseil départemental de l’ordre des médecins du Zou. Cette rencontre bilan et de projection  qui a eu pour cadre la salle de conférence de la Direction départementale de la santé est présidée par le préfet, Firmin Aimé Kouton avec à ses côtés, Winnoc Goundjo, Directeur de la santé.

Du 21 au 26 août 2023, les médecins du Zou se sont consacrés au service de la population. Durant une semaine, d’intenses activités ont été réalisées telles que des émissions radio diffusées, le don de sang et un enseignement post universitaire en ligne ayant réuni une centaine de médecins. Pour boucler en apothéose cette initiative, les médecins ont tenu leur troisième Assemblée générale ordinaire (Ago) de l’année. Selon Dr Natacha, présidente du conseil départemental des médecins du Zou, il s’agira pour les hommes en blouse blanche, de passer en revue le rapport d’activités du conseil, d’échanger sur les difficultés de la corporation et de faire des projections pour les années à venir. A cette rencontre statutaire, la présidente, après avoir reconnu le sacrifice que consentent les médecins pour sauver des vies dans des conditions de travail difficiles,   a cependant exhorté ses confrères à la conscience professionnelle, à l’abnégation et à l’union pour un ordre fort. « C’est de plus en plus difficile et ingrat d’être médecin. Mais nous devons transcender les difficultés rencontrées en donnant du sens à ce que nous faisons avec conscience sans en attendre un effet immédiat », a-t-elle laissé entendre en invitant chacun à être à son niveau le changement que l’on  espère tous. Une profession sans une organisation est vouée à l’échec, dira Dr Natacha en rappelant la mission de l’Ordre  des médecins du Bénin. En effet, le rôle de l’Ordre est de veiller au maintien des principes de moralité, de probité et de dévouement indispensables à l’exercice de la médecine et à l’observation par tous les membres, des devoirs professionnels ainsi que des règles édictées par le code de déontologie. L’Ordre assure également la défense, l’honneur et  l’indépendance de la profession médicale.  « L’ordre, c’est chacun de nous les membres. Nous voulons un ordre fort et visible. Nous  devons tous y contribuer. C’est ensemble que nous devons réfléchir au moyen de rendre plus performant notre système de santé et notre corporation pour un épanouissement du médecin béninois », a recommandé Dr Natacha.

Le message d’exhortation du Dds et du préfet

Invité à cette assemblée générale, Jean-Marie Azon, délégué  départemental de la cellule chargée du contrôle et de l’inspection des structures de prestations de soins médicaux du Zou et des Collines s’est réjoui de l’initiative de l’Ordre qui, selon  lui, présente le médecin comme étant au service de la population et non de l’argent. Il a aussi fait remarquer  qu’une mutation profonde s’opère dans  le service de la santé à travers la certification imminente des centres de santé et l’accréditation du personnel médical et paramédical dont le but ultime est la prise en charge adéquate des patients avec des soins de santé de qualité. Au cœur du système sanitaire, le médecin a un rôle prépondérant à jouer. Ainsi, il a attiré leur attention sur la responsabilité qui est la leur pour la concrétisation de ce rêve. «Dans tous les centres de santé du monde et au Bénin, le médecin est le chef d’orchestre en matière de soins. C’est ce qu’il dit et fait que vont suivre ses collaborateurs. C’est à nous d’organiser les services de sorte que les choses se passent dans les règles de  l’art du métier », a-t-il souligné. Plus loin, Jean-Marie Azon a averti: «Si ce n’est pas le cas, ce sera difficile pour nous qui avons vécu dans l’appareil ». L’idéal pour lui est de corriger les tares du système tout en inculquant à la jeune génération, les bonnes mœurs. «On doit montrer aux plus jeunes que ce n’est plus la pagaille et que chacun doit se reprendre pour respecter les normes de prise en charge des patients», a-t-il insisté.  Abondant dans  la même logique, Winnoc Goundjo, le Dds Zou, ne fait pas une différence entre les médecins du secteur public et ceux en clientèle privée parce qu’ils sont  tous convergés vers les mêmes objectifs que sont l’amélioration de la qualité des soins au profit des populations, la réduction de la mortalité maternelle et infantile et la  lutter contre la maladie. Les  médecins constituent de ce fait  le levier indispensable  sur lequel il faut actionner parce qu’étant à la tête de toutes les unités et sous-unité du système de santé. A ce titre, il a exhorté ces élites de la médecine  à travailler pour  réduire leur contribution « à la machine de la mort » parce qu’ils ont  prêté serment pour sauver des vies. « Si nous sommes médecins, c’est pour éviter que la mort frappe. Nous avons pour mission, dans la mesure de nos possibilités, mais avec beaucoup d’engagement, de faire en sorte que peu de gens meurent. Que les pompes funèbres, que les industries de la mort ne comptent pas surtout pour fonctionner», a plaidé le Dds. En dehors des vertus qui doivent caractériser les médecins dans l’exercice de leur profession, Winnoc Goundjo a aussi abordé leur organisation. «Il  est nécessaire que nous soyons mieux organiser pour être plus forts. Si nous ne sommes pas organisés,  nous ne serons jamais forts. Si nous médecin pensons, en notre fort intérieur, que nous sommes  qu’individuellement forts et que nous n’avons pas besoin d’appartenir à un groupe professionnel donné, je pense que nous, nous trompons », a-t-il noté. Il est alors nécessaire que chacun apporte sa contribution à la construction de son organisation professionnelle pour son propre épanouissement et pour le bonheur des populations qu’ils servent. «Nous, nous devons d’aimer l’argent mais, nous devons aussi être moins cupides pour penser à notre futur. Le système que nous aurons laissé est celui-là même qui nous soignera dans nos vieux jours. Si  aujourd’hui, nous le laissons pour compte, peut-être que nous le regretterions hélas ! Mais  trop tard. Chacun de nous est appelé à un moment ou à un autre de son existence à entrer dans la machine de soins. Et cette machine, c’est nous qui la construisons aujourd’hui pour en bénéficier demain », a prévenu le Dds/Zou.

Le rôle de l’Etat reconnu

Soulignant les actions que mène le Gouvernement pour insuffler une nouvelle dynamique au système sanitaire, Winnoc Goundjo a, au nom de ses pairs médecins, rassuré la cellule de contrôle que le corps des médecins jouera sa partition afin que le secteur de la santé soit à l’image de l’ambition de la commission avec un personnel qualifié et totalement relooké. «L’espoir est permis. Je vous prie de garder l’énergie potentielle qui est en vous et de ne pas relâcher». Il reste également disponible à travailler étroitement avec l’Ordre dans le Zou afin que les résultats escomptés soient obtenus.  Le préfet du Zou a, quant à lui, évoqué les plaintes récurrentes qui lui parviennent au quotidien des formations sanitaires et qui sont liées aux rançonnements et à une mauvaise prise en charge des patients. C’est dans ce contexte que l’autorité de régulation du secteur de   la santé a été instituée pour renforcer le suivi et le contrôle. D’autres  actions musclées telles que la fermeture des cliniques illégales ont été menées pour assainir le secteur. Cependant,  les mauvaises pratiques persistent. «Vous savez bien que la moindre erreur de votre part est souvent fatale pour les malades ou pour  leurs proches », leur a rappelé Firmin Aimé Kouton en parlant de la sensibilité de leur travail, des actes qu’ils posent sur les patients. Pour y mettre définitivement fin, le préfet a estimé que  les médecins  doivent   renforcer  leur vigilance et leur  conscience professionnelle en vue d’aider le gouvernement à combattre ces maux qui minent les hôpitaux et les centres de santé. « Vous qui officiez actuellement en clientèle privée, c’est dire que vous avez la qualification requise, le profil qu’il faut, les exigences nécessaires pour bien faire le travail. Le reste est dans votre camp. Imposez  la discipline pour faire régner l’ordre et continuer à bénéficier la confiance de l’Etat, garant de la santé publique», leur a-t-il conseillé. Au cours de leurs travaux, les participants ont approuvé le rapport d’activités du conseil avec quelques recommandations allant dans le sens de l’amélioration des performances. Ils ont félicité Dr Natacha, présidente  du conseil départemental du Zou et son équipe pour leur bilan élogieux et satisfaisant. Ils ont alors invité le bureau à maintenir la dynamique.

Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)