(L’opération n’a pas une visée fiscale, selon le Dg Instad, Laurent Hounsa)
Le 3ème Recensement général des entreprises (Rge) qui se déroule en ce moment sur toute l’étendue du territoire national n’est pas sans difficultés. Les agents enquêteurs sont confrontés à quelques poches de résistance du fait de la confusion de certains commerçants au caractère fiscal de l’opération. Face à la presse le lundi 18 décembre 2023, le directeur général de l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad), Laurent Hounsa, a fait le point du Recensement et dissipé les frayeurs.
« Le Recensement général des entreprises (Rge) a pour objectif de renforcer la qualité des données. Il permettra de disposer d’informations économiques et financières actualisées et exhaustives sur les entreprises et établissements des secteurs formel et informel d’une part, et d’autre part, d’offrir des opportunités d’inclusion financière pour les opérateurs du secteur informel ». C’est par ces mots que le directeur général de l’Institut national de la statistique (Instad), a introduit sa rencontre avec les professionnels des médias le lundi 18 décembre 2023 sur le 3ème Rge lancé il y a plus de mois. A travers ses propos, Laurent Hounsa, a tenu à rassurer les patrons d’entreprises qui jusque-là, ne se sont pas encore prêtés aux questions des agents déployés sur le terrain du fait des appréhensions sur l’opération. Pour le numéro 1 de l’Instad, le Rge3 n’est nullement une opération à visée fiscale pour taxer les opérateurs économiques encore moins augmenter l’assiette fiscale de l’Etat. Il s’agit plutôt d’une opération dont les résultats à terme, permettront au Bénin, d’évaluer à partir des données collectées beaucoup plus exhaustives, le poids du secteur informel dans l’économie nationale, et de cibler les actions étatiques, d’accompagnement des entrepreneurs individuels de ce secteur en vue de la modernisation et du développement de leurs activités économiques. « Il reste plusieurs responsables d’entreprises qui n’ont pas encore répondu à nos questions. Le point indique que nous avons déjà libéré 145 507 unités économiques dont 103 331 ont été dénombrées. Beaucoup reste à faire. Des retours qui nous parviennent du terrain, il y a beaucoup de difficultés auxquelles nos agents sont confrontés. Elles portent pour la plupart sur la non-disponibilité des responsables d’entreprises à collaborer et la confusion au niveau des responsables d’entreprises sur le caractère non-fiscal de l’opération », a déclaré Laurent Hounsa. Les autres difficultés ont trait à la méfiance de certains chefs d’entreprises qui refusent de déclarer les informations sur les chiffres d’affaires, des déclarations à l’emporte-pièce sur les réseaux sociaux qui vont à l’encontre des objectifs assignés à l’opération et également le refus de certains commerçants dans les marchés de collaborer avec nos envoyés », a fustigé le patron de l’Instad au Bénin.
Appel à collaborer
La collecte des données va se concentrer dans les prochains jours sur les marchés Dantokpa, Missèbo, Gbogbanou, Arzèkè et Ouando. Pour son bon déroulement, le Dg de l’Instad a invité les responsables d’unités économiques à une collaboration. « Je voudrais inviter ceux qui n’ont pas encore répondu à nos questions, à bien vouloir le faire car cette action concoure à l’évaluation de la puissance de notre économie», a exhorté le directeur général. Les travaux du Rge3 seront clôturés mi-janvier 2024. Avec la technique moderne de collecte, les premiers rapports seront disponibles à fin mars 2024. Pour finir Laurent Hounsa a rassuré tout le monde que les données collectées seront protégées par le sceau de la confidentialité statistique et traitées dans le strict respect des textes en vigueur au Bénin. Notons que le Bénin n’a réalisé depuis son indépendance que deux Rge. Le premier a eu lieu en 1980 et le second en 2008.
Serge Adanlao