Du 20 juin au 17 août 2025, soit pendant deux mois environ, les œuvres de l’artiste Aston sont accessibles au public dans la salle d’exposition de l’Espace culturel Le Centre. Le vernissage de cette exposition qui met en valeur les enjeux environnementaux s’est déroulé vendredi dernier en présence du ministre de la Culture, Jean Michel Abimbola et d’autres invités.
Après un mois de résidence, de recherches et de création, l’artiste Aston a présenté ses treize œuvres aux amateurs des arts plastiques le vendredi 20 juin à travers l’exposition « Sources ». Fabriquées à base des objets de récupération tels que des capsules, cigarettes, cadenas, bouteilles, chaussures, fils de fer, perles, briquets, seringues, sables, eau de sources, huiles, cassettes, Cd, bois, boîtes et buchettes d’allumettes, les créations de cette exposition racontent une histoire et un nouvel usage des matériaux de récupération, par leur transformation en œuvres d’art. C’est donc une nouvelle vie, un second souffle que retrouvent ces objets désuets voués au préalable à finir sur les tas d’ordures, dans les poubelles, les rues et autres lieux connexes. Ils deviennent ainsi des témoins silencieux des causes et des sources inconnues ou négligées. A travers diverses techniques et dans un médium propre à lui, Aston propose une lecture critique du monde contemporain à travers des œuvres dont « Aston Formule One », « Fumer tue », « Death train », « Exploitation de l’Homme par l’Homme » et « Sources ». Par le biais de cette dernière qui donne son nom à l’exposition, Aston matérialise l’idée même de l’origine à travers une installation composée de sables collectés aux quatre coins du monde et d’eaux issues de différentes sources. Chaque bocal devient un fragment de terre ou de mémoire, porteur d’une histoire, d’un territoire, d’une culture. L’œuvre fonctionne comme une cartographie sensible du monde, où l’artiste relie symboliquement les continents, les peuples et les éléments. C’est un appel à se reconnecter à l’essentiel, aux racines communes et à questionner la finalité des origines. Selon Aston, dans la vie tout a une source, qu’il s’agisse des négociations, des conflits, des maladies, des pollutions ou même de la création artistique. En somme, chaque réalité a une origine visible ou invisible. A l’en croire, les grandes crises d’aujourd’hui ne sont pas des fatalités, mais les conséquences de causes identifiables, parfois anciennes, souvent humaines. « Cette exposition apparaît comme une invite à remonter le fil des choses et à explorer les origines invisibles mais aussi à une responsabilité. Elle pousse à chercher les sources des faits sociaux et environnementaux, pas seulement pour en trouver des explications mais pour agir, réparer et peut-être réinventer un avenir radieux », a indiqué Aston.
Une approche mixte…
Pour Berthold Hinkati, Directeur général de l’Espace culturel Le Centre, Aston est un artiste pluridimensionnel qui se focalise beaucoup plus sur la récupération des objets usés transformés en œuvres. « C’est important de montrer au public cette diversité pour montrer qu’en dehors des tableaux et sculptures, il faut aussi penser à l’environnement », a-t-il laissé entendre. Au dire du ministre de la Culture et des arts, Jean-Michel Abimbola, l’artiste exprime des messages très forts pour dénoncer les injustices, les inégalités dans le monde et les abus de l’homme par l’homme. « L’artiste joue sa partition en continuant de dénoncer, d’avoir des messages forts, universels, et je voudrais l’en féliciter pour qu’il continue le combat qui est le sien », a confié l’autorité ministérielle. Il faut noter que lors de la résidence de l’artiste, un atelier jeune public a été organisé pour inviter les enfants de Lobozounkpa et environs à créer une œuvre collective avec l’artiste. Cela les a permis d’entrer dans l’univers du médium d’Aston.
Mohamed Yasser Amoussa (Coll)