Ils sont plus que jamais informés de tous les contours du Projet régional d’accès à l’électricité hors réseau (Rogeap) de la Cedeao. Les décideurs que sont la Dgre, l’Aberme, l’Are, l’Aiser, la Giz (projet EnDev et Gbe), les représentants des Partenaires techniques et financiers ainsi que des professionnels des médias ont été outillés sur les enjeux de ce projet. C’était à l’occasion d’un atelier national sur les technologies solaires Pv autonomes (Hors-Réseau) au Bénin et la mise en place du cadre politique favorable au développement du marché des systèmes Pv hors-réseau qui a eu lieu le mercredi 17 août 2022 à Cotonou.
Mis en œuvre par la Cedeao, le Projet régional d’accès à l’électricité hors réseau (Rogeap) vise, dans le cadre d’une approche régionale harmonisée, à améliorer l’accès des ménages, des entreprises et des institutions publiques à l’électricité en utilisant une technologie solaire moderne et autonome. Il comprend deux composantes principales. Il s’agit du développement d’un marché régional et de l’accès au financement pour les entreprises fournissant des systèmes solaires autonomes. Le projet est cofinancé par la Banque mondiale (Bm) et le Fonds pour les technologies propres (Ctf) de la Direction générale de la coopération internationale (Dgis) du gouvernement des Pays-Bas. Sont concernés dans l’espace Cedeao, 15 pays, notamment le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée Bissau, le Liberia, le Mali, le Nigéria, le Niger, le Sénégal, la Sierra Leone, le Togo. Outre ces Etats, quatre pays non membres de la Cedeao sont intégrés. On a le Tchad, la Mauritanie, le Cameroun et la Centrafrique. Selon le Coordonnateur de la Cellule de suivi de l’intégration régionale de la Cedeao au Bénin, Elhadji Sylla, le Rogeap s’inscrit dans le Programme de la Cedeao sur l‘accès aux services d‘électricité durables (Epases). Il contribue directement aux objectifs de la politique régionale de la Cedeao en matière d’énergies renouvelables (Erep), à savoir fournir un accès universel à l’électricité dans la région d’ici 2030. La première composante consistera à créer un marché régional. Ainsi, cette première partie du projet vise à partager et transférer dans la région, les connaissances sur les innovations technologiques et les nouveaux modèles commerciaux sur les systèmes solaires domestiques autonomes (Shs), afin de motiver les pays à adopter de nouvelles politiques en la matière. De même, il s’agira de créer ou d’améliorer l‘Ecosystème des systèmes solaires domestiques autonomes (Shs) dans la région. Spécifiquement, les Etats concernés sont invités à renforcer la politique régionale d’accès à l’énergie à travers des Ateliers nationaux pour les décideurs politiques afin de les sensibiliser aux technologies solaires autonomes et identifier les besoins en termes d’assistance technique ; faire un plaidoyer pour améliorer la politique nationale d’accès à l’électricité et du cadre réglementaire par le biais d’ateliers régionaux d’engagement et de renforcement des capacités; développer et adopter des normes régionales et un cadre d’assurance qualité pour les systèmes photovoltaïques. Également, il sera question de supprimer les barrières commerciales en passant à un régime fiscal simplifié pour rendre les produits plus abordables par l’adoption des tarifs extérieurs communs (Tec) dans la région afin de faciliter le commerce transfrontalier des produits solaires autonomes; développer de nouveaux modèles commerciaux pour promouvoir les systèmes solaires photovoltaïques autonomes notamment pour l’électrification des institutions/établissements publiques par le biais d’entreprises privées.
Faciliter l’accès au financement
La composante 2, quant à elle, met un point d’honneur sur l’accès au financement de la Boad. Cette sous-composante facilitera l’accès au financement par emprunt pour soutenir le marché des équipements solaires hors réseau. Elle prend aussi en compte la mise en place de lignes de crédit pour des prêts à court et moyen termes aux entreprises telles que les distributeurs d’équipements solaires fournissant des produits aux ménages et aux utilisateurs finaux productifs ; les sociétés de services énergétiques électrifiant des institutions ou établissements publiques, telles que des écoles et des centres de santé. Ce mécanisme de garantie permettra aux Ifc de prêter aux entreprises qui fournissent des technologies solaires innovantes. Il permettra aux Ifc de se prémunir contre des risques liés à la mise en œuvre du projet. Ce mécanisme sera destiné à aider les entreprises de catégories 2 et 3 du secteur de l’énergie solaire autonome de contracter des dettes auprès des Ifc.
Joël Samson Bossou