Dans la petite salle d’audience du tribunal de Lokossa s’est poursuivi hier jeudi 16 novembre 2023 le vingt et unième dossier inscrit au rôle de la session criminelle. Les faits remontent au 26 avril 2010 à Atchontoé dans la Commune d’Athiémé. Courant 2010, aux environs de 12h, alors que sa femme dormait paisiblement dans sa case, le mari s’y est introduit. S’étant retrouvé seul avec celle-ci, il l’a aspergée d’essence et a mis le feu à la case. Voilà sa case en feu et sa femme également. S’étant retrouvé seule dans le feu, la femme a essayé de retenir aussi son mari dans le feu, mais celui-ci a réussi à s’en fuir. Grièvement blessée et atteinte par les flammes, la dame a rendu l’âme au Chd Lokossa où elle avait été conduite. Mais entre-temps, elle a révélé à son frère que son époux était l’auteur de l’incendie. Interpellé, le mari n’a pas totalement reconnu les faits. Le ministère public a démontré la réunion des éléments constitutifs des infractions d’incendie volontaire et d’assassinat à travers les éléments légal matériel et moral. Il a montré que l’incendie volontaire est la conséquence de l’assassinat. Il a pour cela évoqué les articles 812, 469, 471 et 475 du code pénal en République du Bénin. La partie civile a démontré que la case incendiée est habitée par le mari et son épouse. Le mari a reconnu que c’est suite à la fumée de sa cigarette que la case a pris feu. Des témoins ont aussi soutenu qu’il a aspergé d’essence avant de mettre le feu. L’intention est donc clairement démontrée. Il a aussi été démontré que c’est des suites de l’incendie que l’épouse est décédée au Chd Lokossa. Le ministère public a en outre prouvé que si l’accusé ne voulait pas un résultat positif, il n’allait pas attendre que la victime s’endorme avant de commettre son forfait. Ce qui dénote de l’intention de meurtre. Le ministère public a requis donc 15 ans de réclusion criminelle contre l’accusé. La défense a mis l’accent sur les troubles mentaux de son client. Une situation vérifiée non seulement par l’examen psychologique de l’accusé, mais aussi par les différentes versions servies par l’accusé au commissariat, devant le juge d’instruction, mais à la barre. L’avocat a invité le tribunal à retenir le doute qui subsiste dans ce dossier. Il a même dit que n’importe qui pouvait aussi incendier la case de son client. Le ministère public a requis 15 ans de prison ferme contre l’accusé. Le tribunal, après avoir délibéré, a condamné Antoine Koudegnon à 13 ans de prison ferme. Ce dernier étant en prison depuis 13 ans, il retrouve sa liberté. La cour était composée du président Houdégbé, des assesseurs Paulin Ahouandogbo, Charbel Gnancadja, Mathilde, et de Aristide Déguénon. Le ministère public était représenté par maître Jean-Paul Babatoundé, la défense par Ludovic Agbado. A la plume, le greffier en chef Géraud Sèdolo.
Jean-Eudes Chicha
(Br Mono-Couffo)