Depuis le coup d’Etat intervenu au Niger, les populations sont confrontées à une insécurité alimentaire sans précédent. Face à la situation, plusieurs Organisations non gouvernementales basées au Niger appellent à l’ouverture de la frontière avec le Bénin pour acheminer l’aide humanitaire aux populations.
La situation s’aggrave au Niger depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023. Entre octobre et décembre 2023, on annonce que plus de 2 millions de personnes ont été confrontées à l’insécurité alimentaire. Le pays subit de pleins fouets, les effets des sanctions qui lui sont imposées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) depuis le putsch. La baisse des tensions après les menaces d’intervention militaire de la Cédéao, a laissé envisager la perspective d’une reconsidération de la position de l’organisation communautaire vis-à-vis du Niger. Mais les espoirs d’une normalisation de la situation s’effondrent depuis le dimanche 10 décembre 2023 où s’est tenue à Abuja la 64ème conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté. Même si au point 45 du communiqué final, l’organisation s’est dite préoccupée de « la situation humanitaire désastreuse qui prévaut dans la région, continuant d’affecter l’éducation, les moyens de subsistance et le bien-être des populations les plus touchées, en particulier les enfants et les femmes», rien n’a été concrètement envisagé relativement à la fermeture des frontières. La Conférence a cependant « demandé à la Commission de fournir des ressources et un appui aux populations se trouvant dans une situation humanitaire difficile dans la région. » Pour beaucoup d’observateurs, le Niger ne serait pas concerné par cet extrait du communiqué final. Au demeurant, la Cédéao a maintenu ses sanctions économiques et financières imposées à Niamey, conditionnant leur allègement à une « transition courte » notamment. Face à cette position, les Ongs internationales basées au Niger expriment leur profonde déception suite à l’absence d’exemptions humanitaires accordées par la Cédéao au régime de sanctions prises contre le Niger. Dans un communiqué conjoint signé par ces organisations dont Acted, Oxfam, le Norwegian Refugee Council (Nrc) et Médecins du Monde, elles plaident pour l’ouverture immédiate de la frontière entre le Bénin et le Niger à l’aide humanitaire. On se rappelle que dans une correspondance en date du 18 septembre 2018, le ministre des Affaires étrangères du Bénin, Olushegun Adjadi Bakari, avait informé le président de la Commission de la Cédéao des difficultés du Bénin à acheminer l’aide humanitaire au peuple nigérien. Lesquelles seraient liées aux barrages érigés par les Forces de défense et de sécurité à l’entrée du Niger.
G. G