La récente interpellation des sieurs Raymond Adékambi et Alexis Acakpo, deux personnalités proches de la mouvance présidentielle, est symptomatique de la détermination et de l’engagement de l’Etat à ne faire aucune concession aux responsables à divers niveaux impliqués dans des actes de mauvaise gestion. Cela témoigne du caractère impartial et neutre de la lutte qui est menée depuis quelques années contre l’impunité et la mauvaise gouvernance au Bénin.
Sale temps pour Raymond Adékambi et Alexis Acakpo, deux personnalités proches de la mouvance présidentielle interpellées dans deux différentes affaires de malversations financières et déposées à la prison civile d’Akpro-Missérété après leur présentation à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Dans cette actualité qui défraie la chronique, on relève que les structures publiques de veille et de répression ne démordent pas dans leur engagement à lutter contre la corruption et la prévarication des ressources publiques sous toutes leurs formes. S’il est fait au pouvoir du président Talon, le reproche de diriger la lutte contre la corruption seulement contre les adversaires du régime, l’interpellation de ces deux personnalités vient une fois encore battre en brèche ces allégations. En effet, il s’agit ici de deux personnalités assez influentes du sérail politique et proches du régime. Tous membres fondateurs de l’Union progressiste Le renouveau, parti leader de la mouvance présidentielle, les deux personnalités ont une influence certaine dans leurs localités respectives. Le directeur général de l’Agence d’exécution des travaux d’intérêt public au Bénin (Agetip-Bénin) Raymond Adékambi, est un cador du parti dans la 22ème circonscription électorale. Il a notamment conduit la liste du parti aux élections communales du 17 mai 2020 dans l’arrondissement de Kétou. Le parcours du jeune et très dynamique acteur politique Alexis Acakpo pourrait, sous d’autres régimes, le dispenser des ennuis judiciaires dont il est l’objet aujourd’hui. Le directeur de l’Office béninois du sport scolaire et universitaire (Obssu) fut en effet un soutien de première heure de Patrice Talon dans sa course à La Marina en 2016. Une petite percée de son parti politique l’Up Le renouveau lors des dernières Législatives dans la 12ème circonscription électorale aurait suffi pour qu’il soit élu député puisqu’il était positionné troisième titulaire sur la liste du parti. Le sieur Roland Zossou, également mis en cause dans la sulfureuse affaire de détournement de 2,5 milliards de FCfa à l’Obssu, n’est pas moins influent dans le parti Up Le renouveau. D’aucuns le disent proches du ministre Jean-Michel Abimbola. Il a été politiquement très actif dans la 6ème circonscription électorale à la veille des Législatives du 8 janvier 2023 et était même pressenti pour figurer sur la liste du parti à cette élection. Ces trois interpellations montrent le caractère impartial et non-sélectif de la lutte contre la corruption et l’impunité sous Talon. C’est la preuve que le gouvernement n’entend pas baisser les bras dans cette lutte et est disposé à traquer les poches de résistance qui continuent d’exister en dépit de la rigueur impulsée à la gestion des affaires publiques par le chef de l’Etat depuis 2016.
Gabin Goubiyi