(Le procès renvoyé au 8 avril prochain)
Suspendu le jeudi 14 mars 2025, le procès relatif à la disparition de Pierre Urbain Dangnivo a repris le mercredi 19 mars 2025. Cette quatrième journée d’audience a connu de nouveaux développements, où plusieurs témoins clés ont été entendus et de nouvelles informations ont été divulguées. L’audience a été marquée, entre autres, par des déclarations du colonel Firmin Boko, président de la Commission d’enquête. Au bout de plusieurs heures de débats, l’audience a été reportée pour le mardi 8 avril 2025.
Les accusés, Donatien Amoussou et Codjo Alofa, ont fait leur entrée dans la salle d’audience à 9h58, signalant le début de cette nouvelle session. Peu après, la cour s’est installée et l’audience a été reprise à 10h28. Le président de la cour, Guillaume Laly, a rapidement procédé à un résumé des événements des jours précédents (11, 12 et 13 mars 2025). Il a notamment souligné que des ordonnances avaient été émises et que de nouvelles personnes seraient convoquées pour témoigner. Un des témoins clés, le président de la commission d’enquête, Firmin Boko, a été appelé à la barre pour fournir de nouvelles précisions sur l’enquête. Le colonel Firmin Boko, président de la commission d’enquête qui avait été un acteur majeur de l’enquête, a évoqué les grandes lignes de l’affaire et les étapes de l’investigation. Il a révélé que l’enquête sur la disparition de Dangnivo avait débuté en août 2010, après la mise en place d’une commission d’enquête comprenant, entre autres, des gendarmes et des policiers. Selon lui, cette Commission avait procédé à l’audition de membres de la famille et de collègues de travail de Dangnivo, ainsi qu’à l’analyse des derniers échanges téléphoniques du disparu. Il a souligné qu’il y avait eu dix échanges téléphoniques entre Alofa et Dangnivo avant sa disparition. Lors de l’audition, Claude Alofa a été placé en garde à vue, étant donné qu’il avait des informations précieuses concernant l’affaire.
Firmin Boko a également mentionné l’implication de plusieurs autres personnes, dont le sieur Jérôme Tchiakpè, qui a été désigné par Claude Alofa comme étant lié à l’affaire. La voiture de Jérôme Tchiakpè avait été mise sous scellé pendant les enquêtes. Il a aussi confirmé que Claude Alofa avait désigné Donatien Amoussou comme étant celui qui détenait les comprimés de valium utilisés pour commettre l’acte criminel.
Contestation de Donatien Amoussou
Donatien Amoussou, l’un des accusés, a contesté certaines des déclarations faites par Firmin Boko. Lors de son passage à la barre, Donatien Amoussou a affirmé qu’il y avait eu des contre-vérités dans les témoignages, en particulier ceux de Boko, et il a mis en avant des incohérences dans l’enquête. Des questions ont également été posées au colonel Firmin Boko par les avocats de la défense et de la partie civile. L’un des moments marquants a été lorsque Me Magloire Yansunu a interrogé Firmin Boko sur les éléments permettant de croire que Dangnivo était mort d’une strangulation, ce à quoi Firmin Boko a répondu que c’était une hypothèse plausible, basée sur les déclarations rapportées par Alofa. Il a ajouté que les enquêtes avaient conduit à la conclusion que Claude Alofa et un certain Isidore étaient responsables de l’acte, mais que ce dernier n’avait pas pu être retrouvé. Me Magloire Yansunu a également questionné Firmin Boko sur la gestion des suspects, notamment le choix de garder certaines personnes en détention et de libérer d’autres, comme Priso Evouna, qui avait remis un téléphone. Boko a justifié cette décision en expliquant que les faits n’étaient pas suffisants pour justifier une détention.
Suspension et report de l’audience
À 15h22, l’audience a été suspendue pour permettre au Ministère public d’examiner les informations collectées lors de l’enquête. Le président Guillaume Laly a annoncé que l’audience reprendrait le mardi 8 avril 2025 à 10h. Il est à préciser que les avocats, en particulier Me Théodore Zinflou et Me Olga Anassidé, ont intensifié leur questionnement sur la gestion de l’enquête et sur la manière dont les preuves ont été collectées, notamment en ce qui concerne les témoins et les éléments matériels.
Léonce Adjévi