Ce mercredi 19 mars 2025, après la quatrième audience du procès relatif à la disparition de Pierre-Urbain Dangnivo, Me Olga Anassidé, avocate de la famille, a exprimé, au micro de nos confrères de Bip Radio, la souffrance et le cauchemar que vit la famille Dangnivo depuis le 17 août 2010, date de la disparition de leur proche.
Lors de cette audience, l’accent a été mis sur l’audition de Firmin Boko, ancien commandant de la compagnie de Cotonou et président de la commission d’enquête mise en place pour élucider la disparition de Dangnivo. Me Olga Anassidé, avocate de la famille Dangnivo a souligné certains points importants relevés par le colonel Boko, notamment l’implication du téléphone de Pierre-Urbain Dangnivo dans l’enquête. En effet, selon les déclarations de Firmin Boko, ce téléphone aurait été retrouvé entre les mains de Séverin Koumassègbo, ancien responsable de la sécurité présidentielle sous l’ère du chef de l’État. Un détail troublant, car il reste encore à élucider pourquoi et comment Koumassègbo a récupéré ce téléphone, alors qu’une enquête était en cours pour retrouver le disparu. Me Olga Anassidé a notamment exprimé son étonnement face à l’énigme laissée par le rapport d’enquête. « Le procès-verbal mentionne que Koumassègbo a récupéré ce téléphone, mais la question demeure : pourquoi ce dernier s’est-il retrouvé en possession de ce téléphone ? » a-t-elle déclaré. L’avocate a aussi souligné qu’aucune explication n’avait été donnée concernant la provenance du téléphone ni comment la commission d’enquête a été mise sur la piste de Koumassègbo.Interrogée sur le lien entre Koumassègbo et Firmin Boko, Me Anassidé a indiqué qu’à ce jour, elle ne pouvait pas établir de lien direct, en dehors de leur statut de gradés dans la gendarmerie. Pour elle, la suite des auditions et des confrontations à venir, notamment entre Koumassègbo et le contrôleur Firmin Boko, permettra peut-être de lever ce mystère. En ce qui concerne l’état d’esprit de la famille Dangnivo, Me Olga Anassidé n’a pas caché la douleur profonde qui marque les proches de la victime. « Depuis le 17 août 2010, la famille Dangnivo vit un cauchemar », a-t-elle affirmé. Elle a précisé que les proches du défunt vivent dans un traumatisme quotidien, en quête de vérité. « Ce qu’on peut souhaiter, c’est qu’enfin la vérité jaillisse, pour qu’ils puissent entamer un autre processus, faire leur deuil et avancer », a ajouté l’avocate.
Pour la famille Dangnivo, ce procès reste une épreuve difficile à traverser, entre douleur et incertitudes. La quête de vérité demeure leur seul objectif, afin de comprendre ce qui est réellement arrivé à Pierre-Urbain Dangnivo. Me Anassidé a souligné que « dans ce procès, tout ce que nous cherchons, c’est la vérité »
Les prochains jours du procès devraient, selon l’avocate, permettre d’apporter des réponses aux nombreuses questions restées en suspens, et d’éclairer la disparition de Pierre-Urbain Dangnivo.
L. A.