Agriculture de 2016 à 2025 : Un secteur diversifié avec de nouvelles filières

Les transformations successives de la politique agricole du Bénin depuis 2016 ont engendré des performances dans toutes les filières agricoles. Ce qui se traduit par une augmentation des productions avec des plans de développement ambitieux. Tout ceci a été possible grâce à la mécanisation.  

Identifiée comme un véritable secteur contributeur de l’économie au regard de ses nombreux atouts, l’agriculture béninoise a bénéficié depuis l’avènement du président Patrice Talon d’une attention particulière. Les nombreuses prouesses qu’enregistre le secteur depuis 2016 sont le fruit des investissements multiples engagés par le gouvernement. La mécanisation agricole est devenue incontournable pour atteindre de nouvelles performances en termes de productivité. D’où la création de la Société nationale de mécanisation agricole (Sonama) Sa. Pour la mise en œuvre de la politique nationale de développement de la mécanisation agricole (Pndma). Au commencement était l’Agence nationale de mécanisation agricole (Anama). Des cendres de l’Anama, naît la Sonama Sa. Une transformation structurelle intervenue en 2021 dans le but de renforcer la mécanisation de l’agriculture, le gouvernement a décidé de transformer l’Anama en une société d’Etat afin de lui permettre de réaliser des activités commerciales et industrielles, puis de contribuer de manière plus conséquente aux programmes de modernisation du secteur agricole. La création de la société nationale de mécanisation agricole (Sonama) S.a, société anonyme avec Conseil d’administration, dotée d’un capital social de 1 milliard de Fcfa, par affectation de quote-part du compte courant de l’Etat dans le bilan attesté par le commissaire aux apports lors de la création de l’Anama. La Sonama va contribuer à la mise en place des matériels et équipements agricoles en relation avec les structures compétentes ; former à l’utilisation et à la maintenance desdits matériels et équipements ; identifier et mobiliser des partenaires au profit du développement de la mécanisation agricole et assurer des prestations de services en matière de mécanisation, de petite irrigation et d’équipements agricoles. Les difficultés liées à la mauvaise utilisation des machines agricoles et les pertes de temps dans les réparations sont désormais conjugués au passé. Mieux, l’intérêt des partenaires pour le secteur agricole qui ne cesse de révéler ses performances va s’accroître et ceci permettra un meilleur encadrement pour une augmentation de la production.

La mécanisation, l’avenir de l’agriculture

Dès l’entame de son second mandat, le président Patrice Talon a annoncé les couleurs pour l’avenir du secteur agricole donnant l’assurance que l’agriculteur vit désormais de son métier et peut compter sur l’accompagnement du gouvernement pour jouir constamment des fruits de ses efforts. Plusieurs actes ont été posés dans ce sens. Le principal axe de cet ambitieux programme reste et demeure la mécanisation de l’agriculture. L’objectif de l’Etat est  donc de mécaniser entièrement l’agriculture d’ici les dix années à venir. Dans son message sur l’état de la Nation en décembre dernier, le président Patrice Talon a présenté  au Parlement, les avancées significatives notées dans le domaine agricole. En matière de mécanisation agricole, le taux de pénétration des machines agricoles s’est accru significativement. Durant la prochaine décennie davantage d’investissement sera fait pour réduire la pénibilité du travail agricole à travers la mécanisation des filières porteuses de richesse. « Les conflits et les guerres qui s’observent qui s’observent ici et là induisent la rareté des intrants, et par conséquent leur cherté. Dans ces conditions, même si nous avons engagé de réels efforts pour mettre les intrants agricoles à la disposition de nos producteurs à prix subventionné, un ralentissement du boom de la production agricole s’est malheureusement observé. Mais conscients que ce secteur est le moteur de notre développement socio-économique, nous lui avons maintenu et amplifié notre soutien. Cela se traduit notamment par la mise à disposition de machines et d’équipements agricoles à des prix subventionnés à hauteur de 50%. Ce qui fait qu’un engin de valeur de 1 million de Fcfa est vendu au producteur à moins de 500 mille Fcfa et un autre de 15 millions environ est cédé à moins de 8 millions de Fcfa. Grâce à cette politique, il s’observe déjà un taux de pénétration des machines agricoles qui s’accroit de façon significative et facilite de plus en plus la production agricole. A terme, notre objectif est que d’ici la prochaine décennie, l’agriculture béninoise soit entièrement mécanisée et surtout que la productivité s’améliore continuellement pour garantir la sécurité alimentaire mais aussi enrichir de plus en plus nos producteurs et réduire la pénibilité du travail agricole. La société nationale de mécanisation agricole et le Fonds national de développement agricole seront à l’avenir encore plus présents aux côtés de nos producteurs. Cette agriculture, nous la voulons encore plus diversifiée avec l’émergence de nouvelles filières. Cap sera ainsi mis sur une production massive de manioc pour fournir l’industrie nationale en pleine émergence. Ce ne sera pas le cas de ce qui a été jadis au Bénin. », a fait savoir le président Patrice Talon.  

Missions de la Sonama

Il faut dire que les activités de la société s’inscrivent dans le prolongement de celle démarrée par l’Anama à savoir la mise en œuvre de la politique nationale de développement de la mécanisation agricole (Pndma); la coordination des interventions en matière de mécanisation; la  réalisation des études en matière de mécanisation; et de donner des avis techniques en matière d’acquisition de matériels et équipements agricoles; et de contribuer à la mise en place des matériels et équipements agricoles en relation avec les structures compétentes, à la formation à l’utilisation et à la maintenance des matériels et équipements agricoles, l’organisation des concertations entre les acteurs de la mécanisation agricole, le suivi évaluation et capitalisation des interventions en matière de mécanisation, l’identification et  la mobilisation des partenaires au profit du développement de la mécanisation agricole et la contribution à mobiliser des ressources au profit du développement de la mécanisation agricole en lien avec les ministères en charge du plan et des finances. Le Pndma et le PndIrr s’inscrivent dans la vision du développement du Bénin et particulièrement celle du secteur agricole telle que définie dans le Programme d’actions du gouvernement. Il s’agit de : « Faire du secteur agricole béninois, un secteur dynamique à l’horizon 2025, compétitif, attractif, résilient aux changements climatiques et créateur de richesses répondant de façon équitable aux besoins de sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population béninoise et de développement économique et social de toutes les couches de la population du pays ».

Offres techniques

Dans l’optique de pérenniser les actions de mécanisation agricole et de mettre en place un puissant réseau de mécaniciens sur l’étendue du territoire National, les techniciens de la SoNaMa forment des mécaniciens sur l’entretien et la maintenance de tracteurs et surtout sur les méthodes de réparation. Chaque acquéreur de kits tracteur ou motoculteur bénéficie de modules de formation allant du niveau 1 au niveau 2 pour actualiser leurs connaissances des machines agricoles et également les roder en ce qui concerne les bonnes pratiques à adopter dans les itinéraires culturaux pour conserver le sol. En clair, il s’agit de mettre à niveau les connaissances des bénéficiaires de façon à répondre durablement aux besoins des producteurs agricoles et d’appuyer les détenteurs de machines agricoles pour une meilleure utilisation et maintenance de ces équipements telle est la raison qui motive l’organisation de cette formation chaque année. Ce creuset sert de cadre pour une excellente intégration des techniques de conservation de sol dans les itinéraires culturaux. La Sonama renforce les capacités de plombiers, électriciens et électromécaniciens locaux afin de constituer un réseau d’artisan locaux capable d’accompagner la Sonama pour le service après-vente des équipements d’irrigation qu’elle commercialise.

Avancées

A la faveur d’une visite de travail effectué le 16 mai 2024 dans les locaux de la Sonama, le ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané a noté des avancées significatives dans le domaine de la mécanisation agricole au Bénin, une visite qui lui a permis de constater de près les progrès réalisés par cette institution au cours des trois dernières années. Lors de sa visite, l’autorité a exprimé sa satisfaction quant aux efforts déployés par la Sonama en vue de promouvoir la mécanisation agricole et de proposer des solutions innovantes pour une meilleure gestion de l’eau, notamment en période de sécheresse. Cependant, il a souligné l’importance cruciale de la rentabilité dans ce processus, soulignant que la mécanisation doit être accompagnée d’une augmentation de la productivité pour véritablement bénéficier aux agriculteurs et contribuer à la sécurité alimentaire du pays. « Vous savez la cherté de la vie, c’est tout simplement la confrontation de l’offre à la demande. C’est ça qui fait la pression sur les prix et qui fait que nous assistons à une augmentation du prix du maïs. C’est pour les paysans s’ils peuvent en profiter assez rapidement. La Sonama permet à des paysans aujourd’hui de passer d’un rendement d’une tonne de mais à l’hectare à 4 tonnes ou 5 tonnes. Une bonne chose pour les agriculteurs et les consommateurs qui vont avoir des prix abordables. Il faut se féliciter des résultats que la Sonama a obtenus. Je note que sur quelques années, ils ont déjà plus de 2000 tracteurs essaimés partout dans le pays. C’est un mouvement qui va être au service de la mécanisation de l’agriculture tel que le gouvernement l’a souhaité » a laissé entendre le ministre Abdoulaye Bio Tchané.       

Il y a 2200 familles d’agriculteurs qui bénéficient des équipements de la société. Les équipements vont de motoculteurs jusqu’à des tracteurs de 110 chevaux. « Sur deux ans, on sort beaucoup moins de machines et ça c’est déjà une bonne performance. Nous avons mis aussi en place un système de financement qui permet aux agriculteurs d’acquérir plus facilement leurs équipements mais ce n’est pas tout. Il y a aussi la mise en place des écosystèmes à savoir la formation. C’est très important d’avoir des mécaniciens qui peuvent réparer les machines, c’est très important d’avoir des pièces de rechange à moindre coût à moins de deux de route. On fait de la prestation, on fait de la location. Cette année, nous sommes en train de vouloir dépasser les 15 centres d’appui techniques, nous allons encore former plus de 200 mécaniciens et plus 1200 tracteurs seront livrés avec tous les kits », s’est réjoui le directeur des opérations commerciale de la société. La mécanisation agricole est une méthode efficace pour améliorer la productivité des cultures en apportant plus de précision dans les activités agricoles par rapport aux opérations manuelles. Elle vise essentiellement l’amélioration du rendement agricole et le renforcement des capacités des producteurs en boostant l’entrepreneuriat agricole.

Sergino Lokossou