Le Réseau des jeunes béninois de la diaspora (Rjbd) a organisé une nouvelle édition de sa série de conférences en ligne « La Diaspora s’interroge ». Elle a réuni le samedi 28 juin 2025, des compatriotes vivant à l’étranger autour d’une thématique centrale « Les réformes législatives entreprises au Bénin sous l’ère du président Patrice Talon ». Le député Orden Alladatin, président de la Commission des lois à l’Assemblée nationale, était l’invité principal.
Dès l’ouverture, le député a rappelé que les réformes en cours découlent directement du projet de société porté par Patrice Talon depuis son élection en 2016. Elles touchent à la fois aux structures politiques, économiques et sociales, et ont pour objectif, selon lui, de corriger les dysfonctionnements hérités du passé. « Le président aurait pu faire le choix du populisme. Il a fait celui des réformes », a-t-il rappelé, citant une de ses précédentes déclarations dans Jeune Afrique.
Le système partisan, colonne vertébrale de la refondation
L’un des grands chantiers évoqués est celui du système partisan. Le Bénin est passé de près de 300 partis politiques à moins d’une quinzaine aujourd’hui, grâce à une législation plus stricte sur la création et le fonctionnement des partis. Une réforme justifiée par la volonté de rationaliser le paysage politique et de favoriser la stabilité des institutions. Le code électoral a été également repensé, avec l’introduction du parrainage pour les candidats à la présidentielle. Objectif : éviter la multiplication de candidatures « fantaisistes » et consolider le rôle des partis établis.
Un Parlement productif au service de la réforme
De la 7e à la 9e législature, plus de 200 lois ordinaires ont été adoptées, ce qui témoigne, selon Orden Alladatin de la vigueur réformatrice du Parlement. Certaines lois emblématiques ont porté sur le Code pénal, le financement public des partis, le statut de l’opposition ou encore le crédit-bail. Il insiste en indiquant que cette dynamique n’est pas l’œuvre d’un seul homme, mais d’un consensus national, impliquant toutes les parties prenantes.
Des réformes sociales et économiques encore à maturer
L’éducation et la santé ont aussi été évoquées comme secteurs en transformation. Si les réformes entreprises ne sont pas encore toutes visibles faute de structures prêtes ou de personnel formé, le député assure que les fondations sont posées. Sur le plan économique, les actions menées visent à résister aux chocs exogènes (Covid, guerre en Ukraine, crise avec le Nigéria) et à repenser les structures productives pour créer davantage d’emplois.
Dialogue et critique : un espace démocratique préservé ?
Face aux critiques évoquant une restriction du pluralisme ou un code électoral peu inclusif, Orden Alladatin a défendu la légitimité des nouvelles règles. Pour lui, l’objectif n’est pas d’exclure, mais de structurer. Il appelle à juger les réformes non sur les intentions supposées, mais sur leurs effets concrets.
Un message à la diaspora
Enfin, l’échange s’est conclu sur un appel clair à la diaspora : rester connecté, informé et engagé. Car selon lui, « les réformes ne réussiront pleinement que si chaque Béninois, où qu’il soit, prend part à la transformation en cours ».
La Diaspora s’interroge
« La Diaspora s’interroge », est une série de conférences en ligne bimensuelle initiée par le Réseau des jeunes béninois de la diaspora (Rjbd). Cette initiative a pour ambition de créer un espace d’interaction directe entre la diaspora et les personnalités publiques béninoises afin de renforcer la transparence et la redevabilité des figures publiques face aux préoccupations citoyennes. Elle vise également à impliquer davantage la diaspora dans le débat public et la gouvernance nationale.
Gabin Goubiyi