A la douane béninoise, les enchères sont désormais portées très haut. La nomination de deux éminences grises à la tête de l’administration douanière, traduit un souci d’efficacité pour une meilleure gestion en vue d’accroître les performances économiques.
C’est une vérité de Lapalisse. La douane est l’un des fleurons de l’économie béninoise. Les gouvernements successifs ont toujours été très regardants sur les performances de cette administration dont la contribution à l’équilibre financier du pays n’est plus à démontrer. Les dirigeants qui ont défilé à la tête de l’administration des disciples de Saint Mathieu, ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour atteindre les objectifs à eux fixés. Aujourd’hui, les douanes béninoises semblent de plus en plus intégrer leur mission d’être une administration au service du développement. Ce résultat est à mettre à l’actif du gouvernement qui a décidé d’agir sur certains leviers au sein de cette corporation essentielle. Aujourd’hui, les signaux au niveau de la douane sont loin d’être au rouge même s’il reste des choses à parfaire. Et c’est là que s’inscrit la logique du gouvernement qui, à travers la nomination de deux éminences grises que sont Alain Hinkati et Boubacar Camara, entend aller plus loin. C’est dire combien le gouvernement reste soucieux de la mission et des défis de cette administration paramilitaire. Le casting Alain Hinkati et Boubacar Camara à la tête des disciples de Saint Mathieu ne s’inscrit dans une autre optique que celle d’accroître les performances économiques engrangées au profit du trésor public. Si le gouvernement a décidé, en dépit de la relative bonne santé du secteur, d’y déployer deux génies, c’est inéluctablement la preuve qu’il reste conscient qu’on peut encore aller plus loin par rapport à ce qui se fait déjà. Les enjeux restent désormais plus grands. Le tandem Alain Hinkati et Boubacar Camara est loin d’être un mauvais casting, au regard du profil professionnel et des expériences avérées de ces deux techniciens. Le premier est connu pour ses compétences en matière de bonne gouvernance et dans la gestion financière. Il reste pleinement conscient de sa mission de faciliter la prise d’un nouvel élan aux douanes béninoises. Quant au second, son passage élogieux à la tête des douanes sénégalaises, doublées de ses riches expériences, restent des atouts majeurs qui créditent les douanes béninoises d’un meilleur lendemain.
Une administration au service du développement
Autrefois considérée comme une véritable vache à lait, la douane béninoise redore progressivement son blason depuis quelques années pour répondre de façon plus efficiente à sa mission régalienne. La panoplie de réformes dont le secteur a fait l’objet a permis d’impulser une dynamique croissante à la douane béninoise. Cette impulsion déclinée par le gouvernement et déclinée par le ministre de l’Economie et des finances a notamment permis d’asseoir une économie résiliente. La vision du gouvernement n’a pas manqué de porter ses fruits. Elle a notamment eu pour mérite, de permettre aux douanes béninoises, de résister à certains facteurs exogènes qui ont failli ébranler la stabilité de ses performances évolutives. Il s’agit notamment de la fermeture des frontières terrestres nigérianes intervenues en août 2019 et l’avènement du Covid-19 dont le monde continue de ressentir les effets. En résistant aux effets négatifs de ces facteurs exogènes, les douanes béninoises ont, sous l’impulsion de l’ex-directeur général, Charles Inoussa Sacca Bocco, montré toute leur capacité de résilience, en même temps que son ambition d’être une administration au service du développement.
Des objectifs bien précis
Les douanes béninoises exercent traditionnellement trois missions : tout d’abord, une mission fiscale, puisqu’elles perçoivent des droits et taxes. Dans le prolongement de cette mission, les douanes ont un rôle économique à savoir la création d’un environnement propice à l’activité de production, mais aussi à la promotion du commerce licite. Les douanes béninoises prêtent également assistance à d’autres administrations par l’application de réglementations particulières pour leur compte. A ces missions bien précises, s’est greffée une quatrième : celle de la facilitation et de la sécurisation puis de la chaîne logistique internationale qui implique un contrôle rigoureux des marchandises à tous les stades, de la fabrication à la destination finale, en passant par le transport. Pour consolider les acquis du volet traditionnel, tout en conciliant les préoccupations apparemment antinomiques de protection de la chaîne logistique internationale et de facilitation des échanges, le tout dans la plus grande transparence, la douane béninoise a réactualisé son environnement de travail en se dotant de moyens modernes de gestion.
Gabin Goubiyi