« Je ne suis pas d’accord que l’on parle d’opposante parce qu’il n’y a pas d’opposante dans une procédure pénale. Il y a des mis en cause et il y a des règles pour mener une enquête. Il ne s’agit donc pas d’une infraction », c’est par ces mots que le porte-parole du gouvernement a justifié la détention provisoire de l’ancienne Garde des sceaux accusée de financer le terrorisme au Bénin. Selon Alain Orounla reçu ce lundi matin sur un média de la place, Reckya Madougou est soupçonnée d’un crime grave. « Elle est soupçonnée de vouloir attenter à la tranquillité publique posant des actes de violence, des assassinats planifiés. Les mis en cause préalablement écoutés ont parlé d’actes de terrorisme », a fait savoir le ministre de la Communication et de la poste. A la question de savoir si des preuves existent contre Reckya Madougou, Alain Orounla a été péremptoire. « On n’a pas besoin de preuves. A ce stade, il suffit d’avoir des indices. Et là, nous avons plus que des indices qui concordent. Nous avons des aveux de ceux qui étaient supposés commettre le crime et qui ont reçu de l’argent à cette fin. Ils n’ont jamais contesté avoir reçu cet argent. Mieux, ils ont désigné dame Reckya Madougou comme la personne qui leur a fourni cet argent. Il est donc de la responsabilité du Parquet, de prendre toutes les dispositions afin d’avoir des preuves assises et de confronter les points de vue sans qu’il n’y ait la moindre possibilité d’altération de la vérité ou de dénaturation des faits », dira Alain Orounla. Par la même occasion, il a rejeté en bloc les allégations des avocats de l’ancienne ministre de la Justice qui parlent d’un dossier politique. Pour le porte-parole du gouvernement, « il n’y a pas d’infractions politiques car on ne peut pas laisser sous silence, des actes de terreur et de terrorisme au motif qu’ils seraient commandités par une personnalité politique, fut-elle de l’opposition ». Tout en soulignant que les propos de dame Madougou étaient menaçants en période électorale, le ministre a rappelé que la prévenue « est venue librement dans son pays et a bénéficié de la régularité des services et autorités béninoises puisqu’elle n’était pas sur la liste électorale; ce qui était redibitoir pour sa candidature ». Dès lors, on ne saurait donc parler dans le cas d’espèce, de la politisation du dossier, a-t-il déclaré.