Ces derniers jours, l’actualité est à un fameux courrier que le président Boni Yayi, dit avoir adressé à des organisations internationales pour alerter sur une prétendue situation au Bénin, dans la perspective des élections générales de 2026. Prétextant que les conditions de transparence ne seraient pas garanties, il s’érige en lanceur d’alerte. Quelques jours plus tôt, c’est un député de son parti, Gafari Adéchokan pour ne pas le nommer, qui a déclaré publiquement que si le gouvernement ne convoque pas un dialogue national, il y aura des violences au Bénin en 2026.
2023 et un élu à l’Assemblée nationale du parti Les démocrates professe des violences pour des consultations électorales prévues en 2026. Le tout, sans aucun rappel à l’ordre de Boni Yayi, le président de cette formation politique de l’opposition. Celui-ci qui en dix ans passés à la tête du pays, entre 2006 et 2016, n’a pas organisé les élections à bonne date et en a même souvent contesté les résultats. Tenez, en 2007, pour les premières élections sous son règne, les Législatives, il a fallu un report. En 2008, pour les Législatives, il a fallu plusieurs reports et même une contestation des résultats dans les Communes où son regroupement politique, les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), avaient perdu. Ensuite, les Conseils communaux où le parti était minoritaire n’ont jamais connu leur installation jusqu’à la reprise des élections, ordonnée par la Cour suprême, pour ensuite gagner sans péril. Quant à la Présidentielle de 2011, n’en parlons même plus. Voilà quelques faits d’armes de celui qui, aujourd’hui s’affublant d’un manteau de démocrate, veut agiter le monde. Mais qu’on ne s’y méprenne guère, l’homme a déjà montré aux Béninois que les hautes fonctions qu’il a occupées ne l’empêchent pas d’être un acteur de la violence. Les cas de 2019 et 2021 sont encore frais dans les mémoires. Et quand il soulève aujourd’hui des problèmes là où il n’y en a pas, c’est pour demain encore provoquer des violences gratuites dans le pays. Autrement, tous les partis politiques régulièrement constitués en 2019 ou en cours de l’être (leurs dossiers ayant été déposés au ministère de l’Intérieur), avaient été conviés au dialogue politique que lui et ses sbires rejetaient. C’est ceux qui y ont pris part qui ont permis, avec le gouvernement, de tracer les lignes des réformes dont lui Yayi jouit aujourd’hui en tant que chef de parti politique. A la Céna aujourd’hui, il y a bien un représentant de l’opposition, désigné en son temps par le chef de file de l’opposition Paul Hounkpè. Si celui-ci doit être remplacé, il appartient à l’opposition, en son sein, de faire les démarches pour ce faire, si les lois l’y autorisent. Au lieu de cela, c’est des menaces qu’on brandit pour troubler la quiétude des populations. Si lui qui, du temps où il était aux affaires, avait promis de convoyer ses militants de l’intérieur du pays sur Cotonou afin qu’ils affrontent ceux de ses opposants n’a pas assez des violences auxquelles il n’a pas été étranger en 2019 et 2021, qu’il sache que les populations n’en ont pas besoin. Le Bénin a besoin de sérénité pour continuer sa marche vers le progrès et le bien-être général. Mieux, la Céna qu’il prétend être partiale, la Cour constitutionnelle qu’on prétend soumise au pouvoir en place, ont donné au parti Ld les élus qu’ils ont gagnés lors des Législatives de janvier dernier. Et il est clair que, contrairement aux affirmations gratuites qu’ils ont pu faire, si le parti avait gagné plus et que cela n’avait pas été reconnu, ses responsables dont le caractère belliqueux est connu, n’en seraient pas restés là.
Taofick Ali Moussa (Collaboration)