Des clubs de sécurité routière voient le jour dans les écoles et universités de l’Atlantique, de l’Ouémé et du Plateau sous la dynamique de l’annexe régionale du Centre national de sécurité routière. Objectif : faire de la jeunesse un levier stratégique de la prévention routière.
Depuis quelques mois, ces clubs fleurissent dans les établissements scolaires et universitaires des départements de l’Atlantique, de l’Ouémé et du Plateau. Une initiative pilotée par le Cnsr dans le but de responsabiliser les jeunes face à un fléau qui tue chaque jour, souvent dans l’indifférence. « La sécurité physique des élèves et étudiants est un sujet de préoccupation majeur pour notre système éducatif », déclare d’emblée le Directeur général du Cnsr, Ariel Sacramento, à l’origine de cette dynamique.
Au Bénin, les jeunes paient un lourd tribut aux accidents de la route. Selon les chiffres disponibles, une part importante des victimes d’accidents sont des élèves ou étudiants, souvent fauchés sur le chemin de l’école, parfois impliqués en tant que conducteurs de motos ou passagers imprudents. Les statistiques du Cnsr et de la Police républicaine révèlent une vulnérabilité préoccupante des 10-25 ans.
Face à cette situation, le Cnsr a décidé d’agir là où se forment les citoyens de demain : à l’école. « Nous avons choisi de semer les graines de la sécurité routière dans les établissements parce que c’est là que tout commence. L’éducation à la sécurité routière ne doit pas être un luxe, mais un réflexe dès le plus jeune âge », insiste le Chef annexe régionale du Cnsr, Arnaud Kelomey, rencontré au cours de l’une des séances de sensibilisation. Concrètement, les clubs de sécurité routière sont créés au sein des établissements avec l’appui des directions d’école, des enseignants et de jeunes volontaires. Ils fonctionnent comme de véritables cellules citoyennes de prévention. On y apprend les bons gestes : traverser au bon endroit, éviter les distractions au volant (ou au guidon), porter le casque, respecter la signalisation. Les départements de l’Atlantique, de l’Ouémé et du Plateau sont en première ligne parce qu’ils concentrent un fort trafic routier, une importante population scolaire et un nombre élevé d’accidents impliquant des jeunes. Le Cnsr y a lancé cette phase pilote dans une vingtaine d’établissements, avec pour ambition d’étendre le dispositif dans tout le pays.
L’initiative est bien accueillie. Les chefs d’établissements sont demandeurs. Les élèves s’enthousiasment. Il y a une vraie adhésion sociale à cette démarche. En faisant le pari des clubs scolaires, le Centre national de sécurité routière a enclenché une dynamique de fond, porteuse d’espoir. Car les routes du Bénin ne seront véritablement sûres que lorsque chaque citoyen – dès le plus jeune âge – saura qu’il a un rôle à jouer. Et sur ce chemin, les jeunes semblent bien décidés à prendre la tête du peloton.
