Quel que soit l’humeur des militants du Parti du renouveau démocratique (Prd), le mariage entre le parti et l’Union progressiste aura lieu. La consultation entamée par Adrien Houngbédji en début de cette semaine n’est qu’une formalité pour juste montrer à la face du monde que la base est importante. Le quitus pour la célébration de cette noce est déjà donné depuis le samedi 06 août 2022.
Les militants à la base sont-ils importants pour le Prd ? Les militants ont-ils véritablement voix au chapitre ? Difficile de répondre à cette question puisque de l’extérieur, l’on a le sincère pressentiment qu’ils ne sont que des applaudimètres. Déjà, pour la plupart des actes de l’histoire de ce vieux parti de l’ère démocratique du Benin, il est susurré, parfois à haute voix, que le seul décideur est l’incontournable président Adrien Houngbédji. Les démarches faites après les décisions ne sont que des simagrées pour voiler la face. L’acte de consultation qui suit la rencontre du samedi 06 août 2022 entre la délégation de l’Up et la Den vient confirmer une fois encore que la politique de ce parti se résume à la limite, aux têtes de pont. Sinon, comment comprendre que c’est après avoir décidé d’aller en fusion et mis en place les mécanismes pour y parvenir, qu’on s’offre tous les honneurs à aller consulter les militants. Un travail qui devrait avoir lieu bien avant la rencontre du samedi. Selon les points faits de la rencontre tenue au domicile du président du Prd à Adjina, Porto-Novo, il est à retenir que c’est par des ovations bien nourries que la Direction exécutive nationale du Prd, élargie aux présidents des sections et coordonnateurs des 24 circonscriptions électorales, a donné son accord au numéro 1, pour continuer les négociations avec la direction du parti Union progressiste dans le cadre du mariage en gestation. Un communiqué est venu par la suite entériner le consentement accordé pour peaufiner les idées de l’union projetée. Comme si cela ne suffisait pas, reçu le lundi 08 août 2022 sur Frissons radio, Parfait Ahoyo, 1er vice-président du Prd chargé du numérique et de l’intelligence artificielle, a laissé entendre que le nom du parti en gestation n’est pas encore connu, mais le processus est en cours. A le suivre, le nom sera finalisé d’ici la fin de ce mois d’août ou au plus tard début du mois prochain. «ne s’agit pas de fusion», a-t-il expliqué. Pour lui, «il s’agit de mise en commun des deux partis politiques Up et Prd». « Il s’agit bel et bien de la création d’un nouveau parti qui portera les attributs des deux formations politiques». Posant avant tous ces actes et se mettre dans une sorte de concertation pour rassurer les militants ou les préparer pour le congrès frise résolument un manque absolu de considération.
La prise de conscience des militants s’impose
Face à cet état de choses, les militants doivent manifester leur mécontentement pour que cette manière de faire cesse et ne se répète jamais. Mais les connaissant, parce qu’ayant la coutume de porter le parti comme une religion, un fétiche, le dogme arc-en-ciel les emporterait dans ses flots de soumission. A ce niveau, rien n’est plus rationnel. Les esprits sont déjà faibles et avec le nerf de la guerre qui ne manquera pas, le résultat est connu d’avance. Pour qui connait bien l’univers politique béninois où entre l’argent et la conviction, le premier remporte la victoire, la réaction de béni-oui-oui des militants ne doivent étonner. En tout cas, tant que les militants ne prennent pas conscience et ne voient pas la réalité en face, la prochaine union leur sera préjudiciable et ils n’auront que leurs yeux pour pleurer sur le lait renversé. En tout cas, les mouchoirs ne manqueront pas au marché.
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