(L’administration douanière prend ses responsabilités)
Les performances enregistrées par la douane béninoise depuis quelques temps justifient la pertinence des réformes opérées dans le secteur. Cependant, certains acteurs ont du mal à intégrer la nouvelle psychologie que le gouvernement tente d’imprimer au secteur. De nombreux responsables indélicats de l’administration douanière ont été mis aux arrêts depuis l’avènement du régime du Nouveau départ, pour s’être illustrés dans des actes qui ne riment pas avec le développement. Le dernier cas en date est celui de l’affaire de passage d’une importante quantité d’or et d’argent par l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou.
Après le Chef brigade douanes Cotonou-aéroport et son adjoint, l’inspecteur des douanes Josiane Maryse Quenum Podando vient d’être relevé de ses fonctions de receveur des douanes de l’aéroport de Cotonou. L’information a fait le tour de la toile dans la journée d’hier, lundi 14 février 2022. La décision est dûment signée du directeur général des douanes et droits indirects, Alain Hinkati, par une note en date 9 février 2022. Ladite note précise que la désormais ancien receveur est mise à la disposition de l’inspection générale des services. Selon des informations, le limogeage de l’inspecteur des douanes Josiane Maryse Quenum Podando est une sanction administrative. Comme on peut le relever, cette décision est le corollaire de la récente affaire de passage de la drogue et de l’or par l’aéroport. Les collaborateurs de l’inspecteur à savoir le Chef brigade douane et son adjoint sont déposés en prison. De sources dignes de foi, les enquêtes préliminaires ont démontré que le receveur n’était pas informé du dossier. Cependant, l’administration des douanes a dû prendre ses responsabilités. L’inspecteur Josiane Maryse Quenum Podando est donc sanctionnée pour légèreté. De plus en plus, l’on se rend compte que le secteur de la douane résiste au contexte de l’assainissement. En dépit des réformes engagées pour assainir le secteur, la corruption et autres travers ont visiblement la peau dure, mais l’État veille au grain pour mettre hors d’état de nuire, tout contrevenant.
L’assainissement ou rien
C’est une vérité de Lapalisse, la douane reste l’un des fleurons de l’économie béninoise. La mission des disciples de Saint Mathieu est capitale dans la recherche des finances pour maintenir l’équilibre des caisses nationales. Depuis 2016, le Chef de l’Etat à travers le Ministère des finances, est très regardants sur les performances de cette administration dont la contribution à l’équilibre financier du pays n’est plus à démontrer. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, une panoplie de réformes a été insufflée au secteur à l’avènement du régime du Nouveau départ. Il en est ainsi du Programme de vérification des importations (Pvi), des réformes institutionnelles et informatiques et de la mise en place du Guichet unique de commerce extérieur. Ces réformes qui ont eu pour conséquence l’accroissement substantiel des recettes douanières. En 2021 par exemple, sur une prévision annuelle de 436.035 milliards de FCfa, l’administration douanière a pu engranger une somme de 440.379 milliards, 379 millions de FCfa, soit un pourcentage de 101,02%. Aujourd’hui, les signaux sont loin d’être au rouge dans le secteur et les douanes béninoises semblent de plus en plus intégrer leur mission d’être une administration au service du développement. Cela n’aura été possible sans la rigueur du gouvernement dans son engagement à décourager tout acteur du secteur qui s’illustrerait dans des actes peu orthodoxes et nuisibles au développement. En effet, beaucoup de disciples de Saint Mathieu peinent à se débarrasser de certaines vieilles habitudes qui font prendre le secteur de la douane comme une vache à lait. Mais c’est sans compter avec la vigilance du président Patrice Talon et son équipe qui se sont donnés le défi d’assainir, contre vents et marées, ce secteur. Ceux qui se sont mis au travers des vertus d’intégrité et de loyauté, auront appris à leurs dépens qu’on ne triche pas avec le régime du Nouveau départ. « Autre temps, autre mœurs », dirait l’autre.
Gabin Goubiyi