L’affaire de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo continue de captiver l’attention de l’opinion publique alors que de nouveaux éléments sont apportés à l’audience qui se tient actuellement au Tribunal de première instance de première classe de Cotonou. Le contrôleur général de Police, Firmin Boko, a été appelé à témoigner, dévoilant des détails cruciaux sur l’enquête et les accusés impliqués. Ces propos ont été contredits par Donatien Amoussou, co-accusé dans cette affaire.
Lors de son passage à la barre, Firmin Boko a répondu aux interrogations du procureur sur sa mémoire exceptionnelle. Ce dernier lui avait demandé comment il parvenait à se souvenir de chaque détail des événements, étant donné la complexité de l’affaire. «Je n’ai pas une mémoire particulière, mais c’était un dossier important de ma vie, donc j’ai pris des notes», a expliqué Boko, qui semble avoir conservé un souvenir précis des faits remontant à août 2010. Le contrôleur a également détaillé le processus de l’enquête, précisant que celle-ci avait débuté en août 2010 après la disparition de Dangnivo. Une commission d’enquête, composée de deux gendarmes, deux policiers et de lui-même, avait été mise en place pour faire la lumière sur ce mystérieux cas. La commission a mené des auditions auprès des membres de la famille de la victime, de ses collègues, et a analysé ses derniers échanges téléphoniques. L’enquête a révélé que Pierre Urbain Dangnivo avait échangé dix fois avec Codjo Cossi Alofa avant sa disparition, et le dernier appel avait eu lieu avec une dame nommée Houndégla, qui a nié connaître la victime.
Les déclarations d’Alofa et l’implication de Donatien Amoussou
Firmin Boko a également précisé que c’est grâce aux déclarations de Codjo Cossi Alofa, un des mis en cause, que l’enquête a pu progresser. Codjo Alofa a désigné Donatien Amoussou comme étant celui qui avait fourni les comprimés de Valium utilisés pour nuire à Urbain Dangnivo. Le contrôleur a également révélé que Donatien Amoussou, selon les informations recueillies par la commission, travaillait à la Sagam et se serait caché après avoir vu les agents de l’enquête venir à sa rencontre.
Concernant le rôle d’Alofa, Firmin Boko a précisé que ce dernier avait été incarcéré et placé en garde à vue, en raison des précisions qu’il détenait sur l’affaire. Toutefois, une controverse persiste concernant les médicaments en question, le procureur demandant si ces comprimés étaient effectivement du Valium ou un autre type de somnifère. Le procureur n’a pas manqué de faire remarquer la « mémoire d’éléphant » de Firmin Boko. Après ses déclarations précises sur le déroulement des événements, le procureur a souligné l’importance de cette mémoire pour faire avancer l’enquête, mais aussi pour comprendre si certains éléments étaient réellement exacts, comme l’identification du type de comprimés.
Le passage à la barre de Donatien Amoussou
Plus tard dans l’audience, Donatien Amoussou, co-accusé dans cette affaire, a pris la parole. Il a contesté les affirmations de Firmin Boko et a souligné qu’il avait été libre de ses mouvements entre le 26 et le 29 septembre 2010, bien après les déclarations du contrôleur. «Firmin Boko me connaît très bien. Il a même mon numéro. On se connaît très bien», a-t-il ajouté en réponse aux accusations de son implication dans la disparition de Dangnivo.
Des révélations supplémentaires sur le rôle de Jérôme Tchiakpè
Dans le cadre de l’enquête, un autre nom a été cité : Jérôme Tchiakpè. Firmin Boko a expliqué que Claude Alofa l’avait désigné, ce qui a conduit à l’interpellation de Tchiakpé. De plus, sa voiture avait été mise sous scellé lors de l’enquête. Ces éléments ajoutent de la complexité au dossier, avec de nombreux acteurs impliqués dans l’affaire.
L.A.