Un jeune homme a comparu le lundi 24 mars 2025 devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) dans le cadre de son procès pour escroquerie en ligne. Le prévenu, accusé d’avoir escroqué plus de 53 millions de FCfa à un ressortissant français, aurait organisé ses propres funérailles pour fuir sa victime.
L’histoire semble tout droit sortir du film béninois « Djibiti », où un escroc, jouant le rôle d’un homme d’affaires, dérobe une somme importante à une victime européenne avant de simuler sa mort et organiser ses funérailles. Un scénario similaire a été rapporté par le prévenu K.D.P, qui, selon l’accusation, a escroqué un citoyen français, D.D., en utilisant des méthodes douteuses. Le jeune homme, en détention préventive depuis le 11 novembre 2024, est accusé d’escroquerie via internet et de blanchiment de capitaux. Lors de l’audience, il a rejeté catégoriquement les faits et a nié être un cybercriminel. L’avocat de la victime a exposé les circonstances de l’escroquerie : D.D., un homme résidant à Rouen, France, a été contacté par un soi-disant homme d’affaires béninois. Leur relation, qui a duré plusieurs années, a permis au prévenu de soutirer 53 millions de FCfa à la victime par le biais de diverses promesses fictives. Pour renforcer l’escroquerie, le prévenu aurait fait croire à sa victime qu’il était décédé en envoyant des photos et des messages relatifs à ses funérailles. Ces éléments ont été retrouvés sur les téléphones du prévenu, dont un message prétendant que le corps du « défunt » avait quitté l’église pour l’enterrement à Dangbo, au sud du Bénin. À la barre, K.D.P a nié avoir organisé ses funérailles, rejetant la faute sur un autre intermédiaire. Il a aussi affirmé avoir pris ses distances avec le Français après que ce dernier lui aurait proposé un poste dans une pâtisserie en France, avant de lui faire des avances homosexuelles. Dans ses réquisitions, le ministère public a demandé la condamnation du prévenu à cinq ans de prison ferme et à une amende d’un million FCfa, tout en réclamant la restitution des 53 millions FCfa à la victime française. Le verdict du procès est attendu pour le lundi 19 mai 2025.
L.A.