Le Bénin a mobilisé 559,2 milliards de FCfa de recettes budgétaires au premier trimestre 2025, soit 23,6 % des prévisions annuelles, fixées à 2 367,4 milliards FCfa. Ces chiffres proviennent du Rapport d’exécution du budget de l’État (Rapex) publié par le ministère de l’Économie et des finances.
Comparé à la même période en 2024, cela représente une hausse de 62,7 milliards Fcfa, soit une progression de 12,6 %. Cette performance résulte d’un ensemble de réformes fiscales et administratives : élargissement de l’assiette fiscale (notamment via la taxation du commerce électronique), digitalisation des procédures, interconnexion des bases de données, renforcement de la gestion dans les régies financières, et mise en œuvre de la facture normalisée. Les régies financières à elles seules ont enregistré une croissance de 13,9 % par rapport à 2024. Du côté des dépenses, le total des engagements budgétaires s’élève à 717,5 milliards Fcfa à fin mars 2025, soit 25,8 % des prévisions annuelles fixées à 2 778,5 milliards. Cela représente une hausse de plus de 104 milliards FCfa par rapport au premier trimestre 2024. Les dépenses liquidées (services faits) atteignent 660,4 milliards Fcfa, soit 92 % des crédits engagés, correspondant à 23,8 % des prévisions annuelles. Les dépenses ordinaires, notamment les transferts sociaux, progressent significativement pour atteindre 400,4 milliards Fcfa, contre 356,4 milliards un an plus tôt. Cette hausse est en grande partie liée à l’augmentation de plus de 60 % des dépenses fiscales. Quant aux dépenses en capital, elles se chiffrent à 225,8 milliards Fcfa, soit 22,3 % des prévisions annuelles. Elles se concentrent sur la poursuite des projets prioritaires du Programme d’actions du gouvernement (Pag), notamment dans les secteurs du cadre de vie, de la santé, de l’énergie, des transports, de l’eau et de la protection sociale. Le solde global des opérations budgétaires à fin mars 2025 reste déficitaire de 100,8 milliards Fcfa, contre un déficit de 49,7 milliards à la même période en 2024. Ce creusement du déficit s’inscrit toutefois dans une logique de consolidation budgétaire post-crises, en ligne avec la trajectoire définie par la loi de finances 2025, qui prévoit un retour progressif aux normes communautaires.
Léonce Adjévi