À la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), le procès de l’ex-directeur départemental du Cadre de vie de l’Atlantique et d’une cheffe d’entreprise s’est poursuivi le mardi 22 avril 2025. Ils sont tous les deux poursuivis dans une affaire de fraude présumée liée à l’attribution de marchés publics.
Le parquet spécial reproche à l’ancien directeur un « abus de fonctions » et à la cheffe d’entreprise une « complicité d’abus de fonctions ». D’après les investigations, les deux prévenus auraient entretenu, depuis 2013, une relation entachée de pratiques illégales dans la gestion des marchés publics. L’ex-directeur aurait aidé la cheffe d’entreprise à monter ses dossiers en échange de rétro-commissions allant de 15 à 25 % de la valeur des contrats. Le point de rupture entre les deux serait survenu à propos d’un marché de 18 millions de FCfa. Après avoir versé une commission, la cheffe d’entreprise n’aurait obtenu qu’un contrat de 7 millions de FCfa. Elle a alors exigé le remboursement de la somme avancée, sans succès. Elle a fini par porter l’affaire devant la justice. Devant la Cour, le ministère public a requis deux ans de prison ferme et une amende de 10 millions de FCfa contre l’ancien directeur, actuellement en détention préventive. Pour la cheffe d’entreprise, il a été demandé deux ans de prison avec sursis et une amende équivalente. Fait notable : la cheffe d’entreprise s’est constituée partie civile dans le procès. Son avocat, Me Aboubacar Baparapé, soutient qu’elle est en réalité victime d’un prêt non remboursé. Selon lui, sa cliente aurait débloqué près de 9 millions de FCfa pour aider le directeur, invoquant une situation d’urgence. Une partie de cette somme aurait été remboursée, et environ 6 millions de FCfa restent dus. Ces fonds seraient consignés à la Brigade économique et financière (Bef), et le conseil a demandé qu’ils soient restitués à sa cliente. La défense de l’ex-directeur, représentée par Me Brice Houssou et Me Omer Tchiakpè, a plaidé la relaxe pure et simple. Ils affirment que depuis 2019, la gestion des marchés relève de la Sirat, et que les faits allégués ne sont donc pas constitués. La décision de la Cour est attendue pour le 27 mai 2025.
Léonce Adjévi