Au premier trimestre de l’année 2025 au Bénin, l’Institut national de la femme (Inf) a enregistré plus de 1500 cas de viol. C’est l’information révélée par Chimène Ahouéfa Yédjénou, juriste au pôle affaire juridique de l’institution le dimanche 25 mai 2025 sur l’Entretien grand format de Bip radio.
Au Bénin, les cas de viol sont de plus en plus dénoncés par les victimes et leurs familles. Intervenant sur l’Entretien grand format de Bip radio le dimanche 25 mai 2025, Chimène Ahouéfa Yédjénou, juriste au pôle affaires juridiques de l’Institut national de la femme a dévoilé des chiffres recueillis par l’institution sur les cas de viol. D’après ses explications, les cas de viols signalés ont fortement augmenté ces dernières années. Elle a fait savoir que pour le premier trimestre de l’année 2025, l’Inf a déjà recensé plus de 1500 cas. C’est un record par rapport aux années antérieures. « En ce qui concerne les statistiques, l’Inf a enregistré en 2021-2022 plus de 200 cas. En 2023, on est passé de 200 cas à 1117 cas environ. Et en 2024, on a dépassé la barre, on est allé jusqu’à 2000 cas. Et pour finir, dans le premier trimestre de l’année 2025, nous sommes déjà à plus de 1500 cas », a confié Chimène Ahouéfa Yédjénou. A l’en croire, ces agressions sexuelles sont de plus en plus nombreuses, souvent perpétrées dans des cadres supposés protecteurs : écoles, familles et lieux de culte. Le profil des victimes interpelle : des jeunes filles, parfois âgées de moins de 10 ans, mais aussi des adolescentes et des jeunes femmes, informe la juriste. Selon elle, « il est difficile d’affirmer tout de suite que les chiffres ont augmenté en ce qui concerne les violences sexuelles ». Elle a précisé néanmoins que les statistiques montrent « effectivement une hausse ». Cette augmentation significative s’expliquerait avant tout par une multiplication des dénonciations, selon la spécialiste en droit. « Les personnes, aujourd’hui, prennent conscience de l’importance de dénoncer les cas, ce qui fait que les voies de recours leur sont offertes », a expliqué la juriste Ahouéfa Chimène Yédjénou.
La procédure judiciaire, selon l’âge des victimes
En ce qui concerne le plan judiciaire, la juriste distingue les procédures selon l’âge des victimes. « Lorsque la victime est un mineur de moins de 13 ans, la Criet s’occupe du dossier à travers des sessions criminelles. Pour les cas de viol sur mineurs de plus de 13 ans, ce sont plutôt les tribunaux ordinaires qui organiseront des sessions criminelles pour connaître et juger cette infraction », a-t-elle signalé. Selon elle, en cas de viol, il est recommandé de ne pas faire de toilettes ni prendre de bain pour permettre de conserver les preuves. La juriste Chimène Ahouéfa Yédjénou, a expliqué que cela « permet au médecin de collecter les preuves en vue d’établir le certificat médical, qui est une pièce maîtresse dans la procédure judiciaire ». La victime peut être amenée dans le poste de Police le plus proche pour obtenir une réquisition, « c’est la réquisition qui permettra d’obtenir gratuitement le certificat médical », a souligné la juriste au pôle affaire juridique de l’institution. Pour finir, elle a indiqué que la victime a aussi la possibilité de saisir directement le procureur de la République ou l’Institut national de la femme.
Patrice Zoundé (Coll)