Le premier Conseil des ministres de l’année s’est tenu hier, mercredi 5 janvier 2022, sous la présidence du chef de l’Etat, Patrice Talon. Au cours de cette rencontre, plusieurs décisions ont été prises, notamment la création des aires marines protégées à Donaten à Cotonou et de la bouche du Roy à Grand-Popo.
Les aires protégées sont des espaces délimités en mer qui répondent à des objectifs de protection de la nature à long terme. Elles « permettent de concilier les enjeux de protection et le développement durable d’activités. Le but étant de gérer activement leur utilisation par l’homme pour protéger les environnements sensibles et les espèces menacées ». Ces zones ciblées sont des sites par excellence de ponte pour les tortues et de reproduction des espèces halieutiques. Ces écosystèmes regorgent une riche diversité biologique menacée ou en voie d’extinction à savoir :tortues marines, lamantins d’Afrique, baleines et dauphins, diverses espèces de poissons, mangrove, etc. L’objectif du gouvernement à travers cette décision est de faire sécuriser les ressources halieutiques disponibles dans ces écosystèmes riches en espèces devenues rares. Constituant par ailleurs des zones privilégiées de ponte pour les tortues et de reproduction des espèces halieutiques, elles feront l’objet, chacune, d’un plan d’aménagement et de gestion. Celui-ci définira les conditions d’accès, d’exploitation sur une base temporelle, de zonage sous la supervision des services techniques compétents ainsi que sur la base de l’application des principes de participation et de cogestion avec les populations riveraines. Aussi, l’Exécutif a-t-il décidé, de réaliser des études de relevés et d’évaluation des biens impactés par le projet de parc solaire et d’extension de la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé.
Un acte de haute portée écologique et environnementale
La création des aires marines protégées à Donaten à Cotonou et à la bouche du Roy à Grand-Popo est un acte de haute portée écologique et environnementale. Il vient confirmer que le gouvernement béninois a, à cœur la mise en application des conventions internationales dans le domaine. C’est une décision qui donne du concret à la politique du développement durable, car soucieuse de la pérennisation de ces ressources. Cela permettra aussi un regain d’activités, mais cette fois-ci contrôlée et encadrée pour le bien-être des populations qui vivaient d’activités en lien avec ces ressources. L’option du gouvernement de tout réguler sur la base de l’application des principes de participation et de cogestion avec les populations riveraines est donc à saluer. Une responsabilisation qui serait bénéfique pour ces populations. On peut donc se réjouir du souci du gouvernement de faire participer les populations concernées à la gestion. De par cette décision, le Bénin marque ainsi des points dans un domaine où des activistes ne cessent de faire des plaidoyers pour la préservation des espèces marines ou halieutiques rares ou en voie de disparition.
Léonce Adjévi