(La contractualisation pour la maîtrise d’œuvre complète autorisée)
Au titre des décisions issues du Conseil des ministres du mercredi 8 octobre 2025, il a été autorisé la contractualisation pour la maîtrise d’œuvre complète dans le cadre du projet de construction d’un centre funéraire, d’une morgue, d’un crématorium et d’une école de formation en thanatopraxie dans la Commune d’Abomey-Calavi.
Le Conseil des ministres du mercredi 26 juillet 2023 avait ordonné la réalisation des études de faisabilité et de dimensionnement du projet de création d’un centre funéraire, d’une morgue, d’un crématorium et d’une école de formation en thanatopraxie au Bénin. Ces études visaient à disposer d’un agenda pertinent pour la mise en œuvre effective du projet. Le Conseil des ministres du mercredi 8 octobre 2025 a franchi une nouvelle étape en autorisant la contractualisation pour la maîtrise d’œuvre complète. Ce projet moderne et inédit au Bénin a pour objectifs d’améliorer les conditions de conservation des corps des personnes décédées afin de garantir la sécurité sanitaire des travailleurs funéraires et des familles ; de moderniser la pratique des différentes activités liées aux enterrements ; de former le personnel aux méthodes modernes de soins de conservation des corps et de proposer la crémation comme nouveau mode de sépulture.
Des études de faisabilité à la mise en œuvre effective
Au regard des ambitions poursuivies, il est essentiel que la conception architecturale, les études techniques, l’évaluation de l’impact environnemental et social, ainsi que la surveillance et le contrôle des travaux soient réalisés avec professionnalisme. Cette décision s’inscrit dans la droite ligne des projets du Programme d’action du gouvernement (Pag) 2021-2026, parmi lesquels figurent la construction et l’équipement d’un funérarium de 300 places à Togbin. Cette option du gouvernement trouve son fondement dans le principe de respect dû aux morts et dans l’attachement de certaines communautés à leurs défunts. Jusqu’ici, la gestion des corps se limitait à leur conservation à la morgue avant les enterrements. De telles infrastructures, inédites dans notre pays, traduisent la modernisation et la transformation positive que connaît le Bénin. Dans un contexte de mutation rapide, où de nouvelles pratiques funéraires émergent, il devient impérieux que les offres et le savoir-faire national se hissent au niveau des normes et standards internationalement reconnus.
Le crématorium, une innovation pour le Bénin
Sur le plan conceptuel, le mot crématorium vient du latin cremo, qui signifie « brûler ». C’est le lieu où se réalise la crémation des défunts. Il permet également de leur rendre un dernier hommage, laïc ou religieux, dans un espace de recueillement et de cérémonie ouvert à la famille et aux proches. La crémation consiste à brûler le corps d’un défunt dans le four du crématorium. Cette pratique, bien que nouvelle au Bénin, répond à une demande croissante de certaines familles et s’inscrit dans une logique de modernisation des rites funéraires. Quant à la thanatopraxie, elle désigne un soin de conservation du corps après le décès, pouvant être demandé par la famille. Ce soin vise à ralentir la putréfaction naturelle du corps et à le préserver temporairement. Il comprend des actes invasifs post-mortem destinés à suspendre, pour une durée limitée, le processus de décomposition. Après la toilette du corps, le praticien doit s’assurer qu’aucun obstacle (corps étranger) ne gênera l’application des soins. Aujourd’hui, au Bénin, ces actes se limitent souvent à remplacer le sang par du formol. La décision du gouvernement de moderniser la prise en charge des défunts jusqu’à leur dernière demeure est donc à saluer.
Former une nouvelle génération de professionnels funéraires
L’intégration d’une école de formation en thanatopraxie au projet vise à disposer, à moyen terme, d’un personnel qualifié pour assurer les soins de conservation des corps. L’objectif poursuivi est l’amélioration des conditions de conservation des défunts, la modernisation des infrastructures et la promotion de nouvelles pratiques funéraires adaptées à l’évolution des mentalités. Ce projet permettra de faire évoluer les habitudes et d’offrir au Bénin des prestations autrefois disponibles uniquement à l’étranger.
Un pas de plus vers des services funéraires aux standards internationaux
Il convient de rappeler que la pratique de la crémation et le besoin de disposer de crématoriums pour des cérémonies de recueillement existent déjà dans le pays, même si les familles concernées doivent encore, pour l’instant, se rendre dans des pays voisins de la sous-région. La concrétisation de ce projet à Abomey-Calavi marque ainsi une étape décisive dans la modernisation du secteur funéraire au Bénin et confirme la volonté du gouvernement d’adapter le pays aux standards internationaux.
Léonce Adjévi




















