Laboratorio arts contemporains poursuit l’exécution de la série d’activités dans le cadre de la Biennale Ouidah 2024. Le mardi 26 mars à Cotonou, deux figures béninoise et suisse de la photographie et de la musique étaient sous les projecteurs. Il s’agit de Marcel Padey et de Vanna Karamaounas. Ils ont co-animé une conférence publique autour du thème : « Transculturalité et hybridité artistique : une analyse comparative des influences suisses et béninoises dans la création contemporaine en photographie et musique ». Dans son intervention, Marcel Padey a établi le lien qui existe entre le fâ et la musique. « Dans mon exposé, j’ai montré le lien entre les signes de fâ et la musique. J’ai mené une réflexion sur les signes de fâ et je suis arrivé à démontrer que derrière chaque signe du fâ, se cachent ce que les musiciens appellent des gammes », a-t-il déclaré. A l’en croire, l’intérêt de cette réflexion est de démontrer que chaque signe de fâ met en présence 9 sons et qu’il existe 256 signes du fâ. Chaque signe propose 9 sons différents. « Dans cette démonstration du rapport entre les signes du fâ et la musique, ce monde va nous proposer 256 types de gammes, ce qui donne un ensemble de 510 types de gammes avec des consonances de sonorités africaines et occidentales. C’est un jeu et c’est la possibilité qui est offerte aux musiciens d’avoir d’autres pistes pour écrire de la musique, composer des chansons et révolutionner les instruments de musique », a laissé entendre Marcel Padey. Il a souhaité que les musiciens aussi bien béninois que du monde entier puissent profiter de sa recherche. Vanna Karamaounas pour sa part, a remercié Laboratorio arts contemporains pour cette résidence en immersion à Cotonou avec Marcel Padey. « C’est la première fois que je viens à Cotonou. J’ai une chance extraordinaire de travailler avec Marcel Padey sur le batir. Je suis une éditrice à Genève. J’ai édité un livre intitulé « L’art à Genève ». A côté de cela, je suis artiste. Je travaille le médium de la photographie. Grâce à Laboratorio, j’ai réuni des sons avec le batik », dira Vanna Karamaounas. Présent à la conférence, le directeur général de l’Agence de développement des arts et de la culture (Adac), William Codjo, a salué cette initiative qui, pour lui, devra permettre de faire jaillir la lumière. « Ce que j’ai apprécié, c’est le travail qui est fait en matière de recherche pour aboutir à un mode d’expression artistique qui est universel », a-t-il confié. Il a par ailleurs mentionné que si « Marcel Padey arrivait à être appuyé, cela pourrait se traduire par quelque chose de très avantageux pour le Bénin».
Serge Adanlao