Patrice Talon a déféré aux prescriptions de l’article 72 de la Constitution, en délivrant devant la représentation nationale, son message sur l’état de la Nation. Un discours au travers duquel il présenté la radiocopie du Bénin et fait une annonce forte quant à sa succession pour laquelle il s’est formellement engagé pour l’irréversibilité de la dynamique en cours.
« … Le Bénin notre pays a trouvé son chemin et cela est irréversible, peu importe l’opinion et le souhait des nostalgiques en quête d’un retour à notre passé honteux. Finie l’usurpation du pouvoir politique par des vendeurs d’illusions incompétents et mal intentionnés. Aucune supplication, aucun râlement, aucune menace ne nous fera reculer. Aucun compromis politique préjudiciable à notre développement ne sera concédé, pour plaire à qui que ce soit ou pour satisfaire un quelconque consensus politique. Le Bénin est au-dessus de tout; la démocratie et la compétition politique devront, désormais, être exclusivement et absolument au service de notre développement… », tels sont en substances, les propos conclusifs du message délivré par Patrice Talon face aux députés le vendredi 20 décembre 2024. Des propos qui sonnent comme une affirmation de l’optimisme du chef de l’Etat quant à l’avenir du pays. Pour Patrice Talon, le Bénin vit depuis quelques années, une ère de développement avec des actions fortes qui font bouger les lignes dans divers secteurs et ont mis le pays sur orbite. Face aux résultats élogieux et évocateurs induits de la gouvernance Talon, certains s’inquiètent et se posent mille et une questions quant à l’avenir du pays et ce que sera l’après-Talon. Ces appréhensions et questionnements des Béninois relativement à la poursuite de la dynamique, aux capacités de la succession à maintenir la tendance, sont légitimes vu le niveau atteint par le pays à l’aune de la gouvernance actuelle. Les propos de Patrice Talon montrent qu’il entend et comprend l’anxiété et la préoccupation des Béninoises et des Béninois qui commencent à s’interroger sur la suite du chemin après lui. Face aux députés, le chef de l’Etat a montré l’image d’un président déterminé à ne pas laisser saper les acquis de ces dernières années. Un homme qui n’entend pas céder aux cris d’orfraie. Il a justifié avec pertinence ce que devrait être désormais la trajectoire du Bénin et de sa gouvernance. A travers le dernier paragraphe de ce message sur l’état de la Nation, Patrice Talon en rajoute une couche. On sait de lui qu’il défend l’idée selon laquelle, seul le Bénin est éternel mais il postule en plus de cela que seul le Bénin est grand et que ses dirigeants doivent s’inscrire désormais dans le sacerdoce de travailler à faire accomplir sa grande destinée.
Le ton donné pour 2026
Il n’aura pas échappé à l’observateur averti que Patrice Talon, trace déjà la trajectoire et annonce les signaux de ce que sera 2026 et au-delà. En martelant qu’ « Aucun compromis politique préjudiciable à notre développement ne sera concédé, pour plaire à qui que ce soit ou pour satisfaire un quelconque consensus politique. » Patrice Talon soutient en des termes voilés, qu’il n’entend faire aucune concession qui serait préjudiciable au Bénin et qui compromettrait son avenir. Et c’est à juste titre qu’il avertit ceux qui rêvent de passer par des moyens détournés pour inverser la dynamique. Pour lui, « Le Bénin est au-dessus de tout ; la démocratie et la compétition politique devront, désormais, être exclusivement et absolument au service de notre développement… ». On n’a pas besoin de sortir de Jupiter pour relever que ces propos s’adressent à une certaine classe politique que l’homme taxe de « vendeurs d’illusions incompétents et mal intentionnés » nostalgiques d’un passé révolu qui caressent l’espoir de revenir aux affaires pour retourner le Benin dans une spirale de sous-développement au moyen d’une gouvernance approximative. Quand on scrute bien les propos du chef de l’Etat, on peut à bon droit, noter qu’il ne cédera pas aux pressions de ses adversaires politiques, appelant à une relecture du Code électoral ou à la libération de personnalités emprisonnées pour divers motifs, ou encore au retour des exilés dits politiques. En clair, l’opposition qui entre autres, conditionnent son retour sur la scène en 2026 à la satisfaction de ces requêtes, devra changer de fusil d’épaule ou de stratégie. 2026, ne sera visiblement pas une simple partie de plaisir ou un diner de gala. Ceux qui envisagent le contraire auront été avertis.
Gabin Goubiyi