Après la vision Bénin Alafia 2025, le gouvernement se projette déjà sur l’avenir du pays à l’horizon 2060. Hier jeudi 23 novembre 2023, le ministre d’Etat, chargé du Développement de la coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, a procédé au lancement du processus de formulation de la vision nationale de développement du Bénin pour les trente-cinq prochaines années.
Dans son élan de maintenir la nouvelle dynamique du développement du pays, le gouvernement projette déjà la vision nationale à l’horizon 2060 pour un nouveau paradigme afin que le Bénin devienne un pays phare, bien gouverné, uni et de paix où il fera bon vivre. Les études nationales des perspectives à long terme Bénin vision 2060 ont été lancées le jeudi 23 novembre 2023, à Cotonou. Il s’agira pour les forces vives de la Nation, de réfléchir ensemble en vue d’adopter un modèle pour le développement du Bénin. Dans son mot de bienvenue, Alastaire Alinsato, président du comité scientifique, a rappelé qu’en conclusion de la Journée sur la planification au Bénin tenue en décembre 1991, le pays avait retenu une approche de gestion de développement à trois niveaux à savoir les études perspectives à long terme, la planification à moyen terme et les programmes d’investissement primaux récents. « De ce fait, nous avons décidé de rompre définitivement avec l’improvisation et la navigation à vue. A cet effet, les premières études nationales de perspectives à long terme pensées en 1993 et lancées en 1998 ont conduit à l’orée de l’année 2001, à la construction de la vision Bénin 2025 Alafia », a-t-il rappelé. Cette échéance, fait-il remarquer, tend inexorablement vers son terme. Il avance que conscient de son importance du fait qu’il s’agit d’un processus long et complexe, le gouvernement a inscrit au titre des projets du Pag 2021-2026, la construction d’une nouvelle vision du Bénin. A l’en croire, cette démarche du gouvernement vise à épargner le pays du cauchemar et à engager toutes ses filles et fils dans une profonde réflexion qui doit conduire à penser, reproduire, schématiser et décliner ce qu’on souhaite tous pour le Bénin d’ici 2060. Cependant, l’exercice requiert l’adhésion de tous les acteurs de développement. « La vision 2060 qui sera construite sera la boussole principale qui orientera les choix stratégiques des différents acteurs de développement », a précisé Alastaire Alinsato. En procédant au lancement du processus de formulation de la vision nationale de développement, Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat, chargé du développement de la coordination de l’action gouvernementale a fait observer que conformément à la logique qui sous-tend le système national de planification, adopté depuis 1991, la Vision Bénin 2025 Alafia doit fournir un éclairage à la planification stratégique qui, à son tour, doit orienter la planification opérationnelle, la programmation et la budgétisation. Plusieurs instruments de planification et de programmation du développement, estime-t-il, ont été de ce fait mis en œuvre depuis lors, pour opérationnaliser la Stratégie nationale de développement à long terme, sous-jacente à la vision. En dépit des obstacles, souligne le ministre d’Etat, la Vision Bénin 2025 Alafia a enregistré une mise en œuvre à travers différents instruments de planification et de programmation du développement depuis l’an 2000.
De nombreux progrès réalisés
Pour le ministre d’Etat, les transformations observées, vécues, révélées, exprimées, tangibles ou intangibles, celles du quotidien de chaque béninois, du béninois qui observe avec du recul, témoignent, à n’en point douter, que depuis l’an 2000, le pays a enregistré de profonds changements. La preuve en est que, depuis 2016, on peut noter de nombreux résultats, notamment, les investissements massifs réalisés dans le développement urbain, en vue d’offrir à chacun de nous, un cadre de vie plus moderne ; l’amélioration de la desserte des populations, en eau potable. Aujourd’hui, plus de quatre béninois sur cinq ont accès à l’eau potable ; une couverture plus accrue de nos besoins en électricité. Plus de la moitié de l’énergie électrique consommée est produite localement ; le renforcement et la modernisation des bases matérielles de développement de notre pays, à travers le port, l’aéroport, les routes, les infrastructures numériques et marchandes, le cadre de vie et le système éducatif ; la mise en place au profit des petites et moyennes entreprises, notamment les artisans et les exploitants agricoles, d’importantes lignes de financement et de garantie et la mise en œuvre de réformes économiques, sociales et politiques d’envergure. Ces progrès, entre autres résultats cumulés des interventions publiques, depuis l’an 2016, selon le ministre d’Etat, chargé de la coordination de l’action gouvernementale et du développement, auraient pu être meilleurs si le pays était resté avant 2015, collé de manière continue à la trajectoire initiale de la Vision Bénin 2025. En effet, l’évaluation du processus de gestion du développement, réalisé 17 ans après l’adoption de la Vision Bénin 2025, a révélé des déviations de la trajectoire décrite par le scénario Alafia. « Si certaines de ces déviations peuvent être attribuées à l’action et à l’efficacité des gouvernants respectifs de notre pays depuis l’an 2000, certains facteurs exogènes ont aussi contribué à nous détourner du chemin de Alafia 2025 », a fait savoir Abdoulaye Bio Tchané. Au nombre de ces facteurs, on peut relever les crises sanitaires, alimentaires, financières, géopolitiques, sécuritaires, de la dette, du climat, etc. « Si certaines d’entre elles ont pu renforcer notre résilience, d’autres nous ont dangereusement éprouvé. Mais en tout, aujourd’hui, nous sommes debout et fier », s’est enorgueilli le ministre d’Etat chargé de la coordination de l’action gouvernementale et du développement.
Quid de la Vision Bénin 2060 ?
A l’approche de l’échéance fixée pour la Vision Bénin 2025 Alafia, le gouvernement a décidé d’engager la deuxième génération d’études de perspectives à long terme. Les acteurs de développement vont renforcer en effet, les capacités nationales d’anticipation et d’action, face aux profondes mutations et transformation en cours ou à venir, tant sur le plan national qu’international. « L’année 2060 a été choisie comme horizon, pour projeter le développement souhaité du Bénin, 100 ans après son indépendance », a annoncé le numéro 2 du gouvernement de la Rupture. La nouvelle vision, qui résultera de ces études, devra permettre d’articuler une stratégie nationale de développement à long terme pour relever les grands défis de la société, à savoir : la paix, la pauvreté, les inégalités, le changement climatique, le dividende démographique, l’emploi décent, le genre, le capital humain, la transformation digitale, l’Intelligence artificielle, et le développement durable. « Le futur appartient à ceux qui croient à la beauté de leurs rêves dit-on. C’est le moment de rêver grand pour notre pays, le Bénin. La vision 2060, ainsi que son cadre de planification doivent tout prévoir, y compris ce à quoi l’on n’a pas pensé. La gravité et la solennité de la responsabilité attachée à cet exercice, se mesurent au souci de l’exhaustivité qui le caractérise. Ce sera un exercice long, difficile et contraignant, mais oh combien passionnant, noble et exaltant », a souligné Abdoulaye Bio Tchané. Le processus de construction de la Vision Bénin 2060 aura pour base l’évaluation de l’opérationnalisation du document Bénin 2025 Alafia, la capitalisation des bonnes pratiques issues des Programmes d’actions du gouvernement 2016-2021 et 2021-2026 et consistera à définir les grandes orientations de développement. Pour faciliter l’implication de toutes les compétences aux fins d’une mise en œuvre harmonieuse du processus, le gouvernement a adopté un cadre institutionnel chargé de coordonner et de suivre la construction de la vision 2060, de valider les documents élaborés et d’assurer la mobilisation des différentes couches de la population. A noter que les membres de ce cadre ont été installés à l’occasion de la cérémonie de lancement des études nationales des perspectives à long terme Bénin vision 2060.
Odi I. Aïtchédji