Le samedi 30 avril 2022, le haut dignitaire, délégué principal du Conseil national des cultes endogènes du Bénin (Conaceb), président des praticiens de la médecine traditionnelle du département du Couffo, Hounnongan Barthélémy Zinsou alias Lègba Aguihoundjaga Kpolezandji, a fêté en cette journée œcuménique, les cultes endogènes à Zinsouhoué Missinko dans la Commune de Toviklin. A cette occasion, le haut dignitaire a confié aux populations que le vodoun occupe une place très forte au Bénin.
Le vodoun était à l’honneur le samedi 30 avril 2022 à Toviklin. Le président des praticiens de la médecine traditionnelle du département du Couffo, Hounnongan Barthélémy Zinsou alias Lègba Aguihoundjaga Kpolezandji, a célébré les cultes endogènes. Au cours de la cérémonie, le haut dignitaire a vanté le voudoun. Selon ses dires, le vodoun occupe une place capitale dans l’identité du Bénin. Son panthéon regroupe plus de 200 divinités. En langue Adja ou Fon, il signifie: « Ce qu’on ne peut élucider, la puissance efficace » ; lequel s’est manifesté dans les entités Mawu et Ségbo Lissa, incarnations des principes masculin et féminin. De Mawu et Lissa dira-t-il, sont nés, selon la légende, quatorze enfants dotés de pouvoirs surnaturels. Ceux-ci ont eu comme descendants: Hêviosso, le dieu du tonnerre et de la justice qui se manifeste par la foudre. Symbolisé par une double hache, il est le dieu justicier qui châtie les voleurs, les menteurs, les malfaiteurs. Sakpata, le dieu de la terre et de la variole et diverses divinités isolées, est très craint et les gens n’osent pas prononcer son nom. Au Bénin, chants et danses sont variés de l’Est à l’Ouest et du Sud au Nord pour le magnifier. Selon les circonstances et les événements, a-t-il fait remarquer, tam-tam, danse, musique et chants peuvent relever à la fois du religieux et du culturel, du couvent, de la participation aux forces vitales de l’univers, de la louange ou de la simple manifestation de joie, du deuil ou de la communion à l’esprit des morts, de la détente ou du loisir, du simple spectacle chorégraphique, de l’acrobatie et de la véritable expression corporelle, etc. La religion animiste reste très présente dans la vie des Béninois, a relevé le délégué principal du Conseil national des cultes endogènes du Bénin (Conaceb). Dans le Sud Bénin, elle est pratiquée sous le nom de Vodoun dont le culte garde aujourd’hui encore une grande vivacité dans les communautés noires transplantées par la traite négrière dans les Iles Caraïbes et en Amérique Latine. Les prêtres du culte Vodoun constituent un véritable clergé bien hiérarchisé. A côté de ceux-ci, il faut mentionner les Bokonon, devins doublés de guérisseurs, qui utilisent le Fâ ou Oracle qui est un art divinatoire pratiqué traditionnellement par les populations du Golfe du Bénin, notamment par les Yorubas du Nigéria, du Bénin et les Fons du Bénin. C’est autant une science (géomancie) qu’une divinité présidant au destin de l’homme sur son passé, son présent et son avenir en lui enseignant ses liens profonds avec la nature grâce aux contes allégoriques liés à chaque arcane. Durant cette fête, tous les adeptes de différents couvents sortent leurs divinités, rendent hommage à chacune d’elles à travers des offrandes accompagnées de danses au son des tams-tams et des gongs suivant des rythmes propres à chaque divinité. Les adeptes sont reconnaissables à leurs pagnes et à leurs parures de colliers et bracelets, là aussi propres à chaque culte. C’est un grand moment de retrouvailles, l’occasion de voir tous les vodoun ensemble. Profitant de l’occasion, le haut dignitaire a remercié les leaders religieux, les frères, amis et alliés pour les soutiens financiers ou matériels au cours de cette cérémonie.
Jean-Eudes Chicha (Br Mono-Couffo)