A l’instar de plusieurs pays du monde, le Bénin participe aux travaux de la Cop 28 qui se tient à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023. La délégation béninoise a exposé les efforts du pays face aux enjeux climatiques avec en toile de fond, l’exemple de la Commune de Dassa-Zoumè.
La délégation béninoise à la Cop 28, conduite par la vice-présidente, Mariam Chabi Talata est constituée de plusieurs autorités, personnalités et responsables à divers niveaux imprégnés des enjeux environnementaux. A cette pa-lette de personnalités, s’ajoutent des jeunes béninois, porte-drapeau de la conscience environnementale sur cette scène mondiale où se discutent les questions liées aux enjeux climatiques. Sur la question des changements climatiques, le Bénin a présenté le cas spécifique de la région de Dassa-Zoumè. La présentation d’Anas Séko, un des délégués du Bénin, s’est appesantie sur les risques climatiques auxquelles sont confrontées les populations de Dassa-Zoumè. La délégation a porté haut le message du Bénin, à savoir la réduction de la production du gaz à effet de serre et plaidé pour l’adoption d’une vraie justice climatique pour les pays vulnérables au nombre desquels figure le Bénin. Pour ce faire, le Bénin a proposé sa stratégie qui consiste à informer les populations à la base, par des émissions radiophoniques, des sensibilisations de masse à l’endroit des communautés sur les risques d’inondations. Concernant cet aspect spécifique, le Bénin a partagé le cas de la Vallée de l’Ouémé où les producteurs perdent leurs cultures et par ricochet d’énormes revenus. Par ailleurs, la gestion intégrée des ressources en eau, une agriculture plus résiliente, l’efficacité énergétique, sont entre autres des thématiques au cœur des négociations climatiques. Des enjeux pris au sérieux par les ambassadeurs du Bénin. « Lorsque les températures sont en hausse dans les zones à cause du changement désertique des zones également, il faudrait qu’on puisse penser également aux infrastructures qui per-mettent de pouvoir faire ressortir de l’eau», a exposé Benjamin Hounkpatin, ministre de le Santé et membre de la délégation béninoise. « Aujourd’hui, pour que nous puissions faire face aux défis liés aux changements clima-tiques, nous devons concrétiser le concept One health », a postulé Benjamin Hounkpatin.
Le marché carbone, l’autre enjeu
Comment bien s’approprier des éléments du projet carbone ? La préoccupation est au cœur des débats à Dubaï. Abritant des viviers de ressources natu-relles qui s’étendent sur des centaines d’hectares, la question de la capitalisation de ces ressources revêt un intérêt particulier pour le Bénin. L’autorité d’enregistrement des projets carbones créée par le gouvernement qui se veut une solution à la problématique. En marge des travaux de la Cop28, le Bénin a présenté aux négociateurs du secteur climat et aux institutions financières notamment la Banque Ouest-Africaine de développement (Boad) représentée par son directeur général, Serge Ekué, l’autorité d’enregistrement des projets carbones. L’exercice, assuré par la présidente de l’Autorité Adidjatou Hassane a consisté à discuter du partenariat qui a été établi depuis un an entre le standard international de certification de projets standards et la République du Bénin pour mettre en place le cadre qui permet aux différentes parties prenantes au Bénin, d’avoir des formations sur ce que c’est qu’un marché carbone, un crédit carbone, mais aussi sur ce que c’est qu’un bon projet carbone. « Pour aller sur le marché carbone, il faut s’aligner forcément sur les article 6.2 et 6.4 et à partir de ce moment, tenir compte des exigences au niveau des mécanismes de la mise en œuvre de ces différents articles. Pour ce faire, le Bénin a créé l’autorité d’enregistrement des projets carbones et a mis en place un décret de modalités d’enregistrement des projets carbones. Ce qui nous permet aujourd’hui, quand un promoteur veut mettre en place un projet, de voir en réalité si ce projet répond aux orientations en termes de développement durable mais si ce projet nous permet aussi de prendre des mesures d’atténuation pour nous amener sur le marché carbone», a indiqué Martin Pépin Aïna, directeur général de l’environnement et du climat.
Gabin Goubiyi