La Société des réalisateurs de films, a décerné le prestigieux Carrosse d’Or, qui récompense traditionnellement un ou une cinéaste pour l’ensemble de sa carrière au Malien Souleymane Cissé. À 82 ans, il devient ainsi le deuxième cinéaste du continent distingué depuis le Sénégalais Sembène Ousmane, en 2005.
Le cinéaste malien Souleymane Cissé sera récompensé le 17 mai 2023 au prochain festival de Cannes par un «carrosse d’or» pour l’ensemble de sa carrière par la Société des réalisateurs de films. En cinquante ans de carrière, Souleymane Cissé est l’auteur d’une œuvre incandescente, placée sous les auspices de la poésie et de la révolte politique. Ses premiers films, tournés dans un climat politique dictatorial, ont connu les affres de la censure. La Société des réalisateurs de films a donc décidé de célébrer le courage politique qu’il a fallu au cinéaste pour les mener à terme. Tous sont aujourd’hui des classiques, à commencer par Yeelen, récit de l’affrontement entre un père et son fils, qui obtient le Grand Prix du Jury au festival de Cannes en 1987. Douze ans plus tard, Baara, chronique de bruit et de fureur autour d’une révolte d’étudiants, obtient l’Étalon de Yennenga, la plus haute récompense du Fespaco, le festival panafricain du cinéma. Passant de la fiction à grand spectacle, comme Waati au documentaire minimaliste, le réalisateur Souleymane Cissé a toujours gardé le cap, se gardant de l’idéologie pour créer de l’art, et exprimer des valeurs qui traversent l’espace et le temps. L’an dernier, un documentaire sur lui, réalisé par sa fille, Fatou Cissé, avait été projeté hors compétition.
M. Y. A (Coll)
Source Rfi