Au Bénin, l’année 2024 a été particulièrement mouvementée s’agissant des sous-secteurs du commerce et de l’industrie. La grande majorité des marchés modernes financés à coup de milliards par le gouvernement sont inaugurés. Un coup d’accélérateur a été donné au tissu industriel pour son renforcement avec notamment la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz) qui a accueilli plusieurs industries et la délivrance d’agréments au Code des investissements à plusieurs entreprises. D’autres mesures telles que l’interdiction de boissons alcoolisées en sachets et la fixation des conditions de commercialisation de plusieurs produits ont été également prises par l’Exécutif.
L’année 2024 au Bénin a été marquée par la prise de plusieurs décisions au niveau des secteurs du commerce et de l’industrie. Conformément au Programme d’action du gouvernement, les marchés modernes construits ont vu leurs portes s’ouvrir aux occupants et aux populations. Il s’agit entre autres, des marchés de Cadjèhoun, de Ganhi, de Midombo, d’Azovè, de Houègbo, de Glazoué, de Pahou, de Gbégamey, de Wologuèdè et de Tokplégbé. Si les usagers de ces espaces marchands jubilent en raison de leur mise en service, ceux d’autres localités comme Pk3, Agla Hlazounto (Sainte Trinité) à Cotonou, Abomey (Houndjro), Cococodji et Parakou (Guèma) doivent attendre janvier voire février 2025 pour connaitre leur inauguration. En effet, pour des raisons telles que l’assainissement des voies d’accès et les problèmes de leadership au niveau des associations qui assuraient la gestion par le passé, l’Agence nationale de gestion des marchés (Anagem) créée par le gouvernement, a annoncé l’ouverture de ces marchés pour l’année prochaine.
L’alcool en sachet pastique indésirable au Bénin
Toujours au plan commercial, l’Exécutif a décidé de faire de la lutte contre les boissons alcoolisées en sachet plastique, son cheval de bataille. Dans ce cadre, un arrêté ministériel a été pris par la ministre Alimatou Shadiya Assouman le 17 mai 2024 pour interdire la production, la distribution et la consommation de l’alcool en sachet plastique qui décime lentement des vies, notamment au niveau de la jeunesse. Déféréant aux injonctions de cet arrêté, toutes les Directions départementales de l’industrie et du commerce ont intensifié la lutte sur leur territoire de compétence. Le combat s’est soldé par l’interpellation de plusieurs vendeurs du produit et la saisie de cargaisons de boissons. L’une des dernières interpellations en date, a été faite dans les départements du Borgou et de l’Alibori. Elle s’est soldée par la saisie de 450 000 unités de boissons alcoolisées.
Des mesures par rapport au soja grain
En Conseil des ministres le mercredi 11 décembre 2024, le gouvernement a fixé les conditions de commercialisation du soja grain pour la campagne 2024-2025. Ladite campagne, qui a démarré le 5 décembre 2024, va s’achever le 30 avril 2025. Faisant suite aux délibérations de l’Interprofession soja mise en place pour défendre les intérêts des producteurs et des transformateurs qui est par ailleurs chargée de fixer les conditions de commercialisation, les acteurs ont convenu du prix de vente du soja. Ainsi, on retient que le soja grain conventionnel sera vendu à 275 FCfa/Kg et 5 FCfa/Kg pour les charges des fonctions critiques. Quant au soja grain biologique, il sera cédé à 325 FCfa/Kg et 5 FCfa/Kg pour les charges des fonctions critiques. « Si la production nationale de cette légumineuse connaît une bonne progression et s’est établie à 520.929 tonnes au titre de la campagne 2023-2024, force est de constater que cette performance est ternie à la phase de commercialisation par la sortie frauduleuse des produits vers des pays voisins, pratique à laquelle s’adonnent certains producteurs et commerçants », renseigne le compte rendu du Conseil des ministres du 11 décembre 2024. Convaincu des préjudices portées à l’émergence de la filière, aux acteurs eux-mêmes en fragilisant leur Interprofession, aux efforts d’industrialisation en cours au Bénin, à la création des emplois qui en résultent et à la diversification des sources de création de richesses pour l’économie nationale, l’Exécutif a décidé de maintenir la mesure d’interdiction de l’exportation du soja par voie terrestre en vigueur depuis l’année 2023 dans le pays. Toutefois, le produit peut être exporté par voie maritime mais il est soumis à une taxe douanière fixée à 30 FCfa par kilogramme de soja grain. Les ministres de l’Industrie et du commerce, de l’Intérieur et de la sécurité publique et celui de l’Economie et des finances ont été instruits à l’effet de veiller au respect de la mesure d’interdiction de l’exportation du soja par voie terrestre.
Des agréments au Code des investissements
L’année 2024 a connu l’éligibilité de plusieurs entreprises au bénéfice des régimes incitatifs du Code des investissements pour des projets dont l’impact va contribuer à renforcer le tissu industriel du Bénin, tout en participant à la création de nombreux emplois. On peut citer entre autres, au chapitre de régime des investissements spécifiques, le groupe Vivendi Africa Sas pour le déploiement d’un réseau de boucle locale en fibre optique à Abomey-Calavi et Cotonou; Jeune Trans Afrique Sas, en vue de l’exploitation d’une carrière de gravier à Matékpè, dans la Commune d’Aplahoué, avec des concasseurs mobiles et divers engins ; Spacetel Bénin Sa dans le cadre de la modernisation des installations techniques et de remplacement des équipements de télécommunication dans plusieurs localités du Bénin. Au régime B, le président Patrice Talon et ses collaborateurs ont agréé la Société béninoise de production de matériaux de construction pour le bâtiment et la route (Sbpm) Sa, en vue de l’implantation d’une unité de fabrication de matériaux de construction pour le bâtiment et la route à Djèrègbé, dans la Commune de Sèmè-Podji ; Tilamed pharma Sa pour la construction et l’exploitation d’une unité de production de solutions pharmaceutiques liquides dans la zone industrielle de Sèmè-Podji ; Harvest Fields Rice Limited Sa, pour l’implantation et l’exploitation d’une usine moderne de décorticage de riz à Bodjécali, dans la Commune de Malanville. Pour ce qui est du régime A, bon nombre d’entreprises ont obtenu leur agrément. C’est le cas de Vantage Sarl, pour la construction et l’exploitation d’une unité de fabrication de tourteaux dégraissées et d’huile brute de soja à Lokokanmè, arrondissement de Zonzounmè, Commune d’Abomey ; et de Pablo Factory Sa, à l’effet d’implanter et d’exploiter une unité de production de sacs de polypropylènes dans la Zone industrielle de Sèmè-Podji.
La Gdiz, la grande attraction
La zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz) et l’ensemble du pays reçoivent de nouvelles entreprises créées grâce aux facilités offertes aux investisseurs par le régime en place. L’objectif du gouvernement est de renforcer le tissu industriel pour induire la création de richesse. A la Gdiz dont le format impressionne plus d’un, des dizaines d’entreprises y ont été installées au cours de l’année 2024. Le nombre d’emplois, à la dernière descente du ministre d’Etat, chargé du Développement et de la coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, le 5 décembre 2024, s’élève 14 000. « En juin, nous comptions 12 000 emplois. Aujourd’hui, ce chiffre dépasse les 14 000, et il augmentera encore d’ici la fin de l’année », a déclaré fièrement le numéro 2 du gouvernement. En 2024, les secteurs commerce et industrie ont bénéficié d’une attention soutenue du gouvernement ; ce qui traduit les diverses actions posées pour le bonheur des Béninois et la bonne santé financière du pays. 2025 s’annonce encore plus prometteuse.
Serge Adanlao