La guéguerre au sein de l’Union progressiste le Renouveau (Up le Renouveau) entretenue par Me Adrien Houngbédji donne une nouvelle configuration politique du parti à Sèmè-Podji. A l’exception du député Charlemagne Honfo, les caciques de l’ex-Parti du renouveau démocratique (Prd) ont refusé de suivre la direction de leur mentor dans son aventure politique. Ils ont réaffirmé leur soutien à l’Up le Renouveau de Joseph Djogbénou, afin de rester dans la continuité des actions du chef de l’État. Ils l’ont fait savoir les 26, 27 et juin 2025, lors de la tournée de formation des membres des cellules de base de l’Up le Renouveau dans leur localité, sous la supervision du député honoraire, Hyppolite Hazoumè.
Monstre à deux têtes. Voilà à quoi l’Union progressiste le Renouveau (Up le Renouveau) ressemblait à Sèmè-Podji depuis 2022, année de sa création suite à la fusion du Prd et de l’Up dans cette localité. Le parti de Me Joseph Djogbénou était en proie à une bipolarisation qui mettait à mal toutes tentatives de cohésion capable de relever les défis du parti dans la Commune. En clair, il y avait le camp Charlemagne Honfo et celui de Hyppolite Hazoumè. Même, les nombreuses démarches de Joseph Djogbénou pour les réconcilier ont lamentablement échoué. Chacun avait ses lieutenants. Aujourd’hui, avec le départ imminent de Adrien Houngbédji et du Prd de l’Up le Renouveau, des acteurs politiques soutenant Charlemagne Honfo ont pris l’engagement solennel de ne pas soutenir les pro-Houngbédji dans leur future destination. On peut parler de l’ancien maire de Sèmè-Podji, Mathias Gbèdan, Noël Akissoé, ancien député à l’Assemblée nationale et suppléant de Charlemagne Honfo, le jeune leader politique et membre de la section communale, Thomas Singbo, l’ancien conseiller communal, Robert Houessou, le secrétaire général adjoint du ministère de la Décentralisation, Abraham Sidokpohou et Mathieu Sahui. Même, des responsables de l’ex-Up ayant abandonné Hyppolite Hazoumè au profit du député Honfo soutiennent le parti de Djogbénou. C’est le cas des conseillers communaux en fonction (Romain Kiki et Roger Gankpin). La liste des déserteurs de l’ex-Prd à Sèmè-Podji est longue. Pour eux, personne ne peut leur faire changer de direction. « L’heure a sonné pour que nous resserrions les rangs, mobilisions large à la base, afin de la jeter comme un bouclier sur les populations. Comme vous l’avez constaté, c’est la joie et la convivialité entre les différentes tendances. Nous avons décidé à Ekpè qu’il n’y aura plus ex-Prd et ex-Up. Aujourd’hui, nous formons une équipe, nous sommes un et indivisibles…», a déclaré Mathieu Sahui, bras droit de Charlemagne Honfo dans un passé très récent. « Quand nous voyons l’enthousiasme et nos échanges sur le terrain, c’est un message d’espoir que les militants nous ont laissé entendre. C’est la joie partout où nous sommes passés…», a fait savoir l’ancien député, Noël Akissoé qui estime que la base de l’Upr est soudée. « Il ne peut en être autrement. Tous les militants sont conscients que ce n’est que dans la solidarité et la symbiose qu’on peut vraiment gagner les élections… », a souligné Thomas Singbo pour montrer que la base de l’Up le Renouveau à Sèmè-Podji est inviolable.
Il en ressort que les antagonismes entre Charlemagne Honfo et Hyppolite Hazoumè mettaient à mal la cohésion au sein du parti à Sèmè-Podji. La preuve est qu’aux dernières élections législatives, l’Up le Renouveau a été sèchement battue par Les démocrates et le Bloc républicain (Br) dans la Commune, malgré la fusion qui aurait pu les réconcilier, car les deux hommes étaient à un moment donné des chiens et chats au Prd. Ce qui a obligé Hyppolite Hazoumè à quitter le parti. Libre de ses positions politiques, il a participé à la naissance de l’Union progressiste en 2018. Pour l’heure, l’homogénéité est de mise chez les progressistes à Sèmè-Podji, en attendant de voir la prochaine destination de l’ex-Prd.
Jules Yaovi Maoussi (Br Ouémé-Plateau)