Les démissionnaires du parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) ont du souci à se faire. Le parti dirigé par Paul Hounkpè a en effet décidé de retirer sa confiance à tous les conseillers communaux qui ont claqué la porte pour rejoindre l’Union progressiste Le renouveau ou encore le Bloc républicain. Le cas de la Commune de Kandi a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Les conseillers communaux démissionnaires du parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) sont dans l’œil du cyclone. Le plus grand parti de l’opposition au Bénin a décidé de prendre ses responsabilités vis-à-vis de ces élus démissionnaires qui ont abandonné le parti au profit d’autres formations politiques, en l’occurrence l’Union progressiste Le renouveau et le Bloc républicain. Que ce soit à Bantè, Sinendé, Copargo et Kandi, le parti a enregistré des départs massifs de ses conseillers. La situation a été examinée au cours de la réunion du Bureau exécutif national du parti tenu à Lokossa il y a quelques semaines. Une réunion au cours de laquelle le premier responsable du parti, Paul Hounkpè, a été mandaté aux fins d’engager la procédure de retrait de confiance à l’encontre de tous les maires et autres conseillers démissionnaires du partis dans les Communes précitées.
Kandi, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase
Le cas de la Commune de Kandi a été le point nodal des discussions de Lokossa, d’après un membre de la plus haute instance du parti. La démission du maire Zinatou Alazi Osséni Saka a donc été celle qui a particulièrement induit la prise de cette décision. « Le cas de Kandi, nous voulons en faire un cas d’école », a déclaré une source du parti. Ainsi, déférant au mandat reçu du parti au cours de la réunion de Lokossa, le Secrétaire exécutif national et Chef de file de l’opposition, Paul Hounkpè, a formalisé, par décisions en date du 27 septembre 2022, le retrait de la confiance du parti à Zinatou Alazi Osséni Saka, maire de Kandi, Seidou Abdouwahabou, premier adjoint au maire de Kandi, Adamou Assouma Sams-Dine, chef d’arrondissement de Bensékou et Baro Hamini, chef d’arrondissement de Sonsoro. De sources proches du parti, les décisions rendues ont été remises aux destinataires avec ampliations au ministre de la Décentralisation et de la gouvernance locale, au préfet du département de l’Alibori et aux membres du Conseil communal de Kandi. Les mêmes sources indiquent que plusieurs rencontres ont eu lieu avec le ministre de la Décentralisation et de la gouvernance locale aux fins de mettre en application les dispositions de la loi.
Les obstacles d’ordre politique
« Au cours d’une rencontre avec le ministre Raphaël Akotègnon, nous lui avons dit que nous allons lui envoyer des courriers et que nous souhaiterions qu’à l’arrivée de ces courriers, il applique la loi », a confié à la rédaction de « Le Matinal » une source proche du parti Fcbe qui a requis l’anonymat. Selon son développement, la même démarche avait été faite depuis un an sans succès à l’endroit du chef de l’arrondissement de Kandi 1. Idem pour les autres conseillers démissionnaires des autres Communes ou la Fcbe a la majorité. Face à l’inertie des autorités saisies, le parti estime que les conseillers qui ont rompu les amarres avec le parti sont toujours maintenus à leur poste depuis lors, pour des raisons d’ordre politique. Par ailleurs, la Fcbe fustige la diversité d’interprétation des textes de lois au sujet de cette situation. D’aucuns estiment en effet, que c’est par un vote de défiance que les conseillers démissionnaires seraient déchus. Ce que le parti n’entend pas de cette oreille. Pour le parti, c’est quand il y a crise, qu’il y a vote de défiance. S’il n’y a pas crise entre le Conseil communal et le maire et que le maire est en faute vis-à-vis des textes de son parti d’origine, le parti a le pouvoir de procéder à son remplacement au nom du parallélisme de forme puisque c’est lui qui l’a désigné.
Gabin Goubiyi