L’occupation anarchique des espaces publics reste et demeure une réalité à Porto-Novo, malgré les multiples répressions de la Police républicaine et les nombreux appels au civisme des autorités municipales. Face à cet entêtement, la question se pose de savoir si le phénomène n’est pas carrément lié aux habitudes des populations.
L’occupation anarchique des espaces publics est pratiquement devenue l’identité remarquable de Porto-Novo, pourtant capitale de la République du Bénin. En dehors de la zone administrative où il y a l’Assemblée nationale, la Cour suprême, le Centre hospitalier départemental de l’Ouémé, le ministère des Enseignements maternel et primaire, le Tribunal de première instance, le stade Charles de Gaulle et autres, le reste de la ville est prise en otage par les occupants illégaux des espaces publics. Dans les quartiers populaires tels que Ouando, Catchi, Dowa, Adomey, Gbodjè, Djègankpèvi, pour ne citer que ceux-là, les vendeurs d’essence frelatée dite »kpayo » y règnent en maître. Ils occupent même les abords des nouvelles voies bitumées ou pavées réalisées à grands frais par le gouvernement du président Patrice Talon au vu et au su des autorités municipales au détriment de la modernisation de la capitale du pays. Il suffit de faire un tour dans la ville pour constater la gravité de la situation. Si les investissements de l’État doivent être sabotés de la sorte, il y a lieu de s’interroger sur le rôle et surtout la rigueur des élus municipaux et locaux de Porto-Novo, de l’autorité préfectorale et de la Police républicaine. En dehors des vendeurs d’essence frelatée, des ateliers de mécaniciens jonchent les rues avec leur cortège d’insalubrité sur les voies publiques. Il n’est pas également rare de voir des garages-autos installés anarchiquement le long des voies publiques. Pour les boutiques, buvettes, hangars, restaurants de fortune, c’est le comble. Ce triste constat fait qu’il est difficile à plusieurs endroits de se rendre pleinement compte de la beauté de la ville de Porto-Novo, malgré les nombreuses réalisations de l’État central.
Une prise de conscience s’impose
Des mesures devraient être prises par l’ensemble des autorités pour adapter les attitudes des populations à l’évolution infrastructurelle de la capitale. En effet, des poubelles publiques sont à peine visibles dans la ville. Des latrines publiques peinent à se multiplier. Ce qui fait que l’insalubrité dicte sa loi à tout le monde malgré les efforts de la Société de gestion des déchets et de la salubrité (Sgds). Aujourd’hui comme hier, pourvu qu’il ne soit pas ainsi pour demain, Porto-Novo est une localité où l’on fait ce qu’on veut, quand on veut et où on veut. Au-delà de la répression contre la violation du Code de la route, la Police républicaine et la police municipale devraient plus travailler en symbiose pour limiter l’insalubrité et l’occupation anarchique des espaces publics, malgré l’entêtement des populations. Le civisme doit accompagner les réalisations d’infrastructures pour sortir une localité des sentiers battus. A chacun s’y veiller.
J. Y. M
(Br Ouémé-Plateau)