La promotion de l’égalité des genres est un enjeu crucial pour le développement social, économique et politique du Bénin. Malgré des progrès réalisés ces dernières années, des défis subsistent, notamment en matière d’accès à l’éducation, de participation politique des femmes et de lutte contre les stéréotypes de genre. Pour avancer vers une société plus juste et équitable, Corinne Amori Brunet, ambassadrice du Bénin près de la France propose des actions indispensables. C’est au travers d’un entretien publié sur la plateforme X Benin Diplomatie.
Benin Diplomatie : Selon vous, quel est aujourd’hui le plus grand défi à surmonter pour investir davantage dans la promotion des femmes ?
Corinne Amori Brunet : Le plus grand défi à surmonter pour investir davantage dans la promotion des femmes consiste à briser toutes les barrières socioculturelles qui les empêchent de participer pleinement dans tous les aspects de la vie. Ce qui nécessite une démarche holistique. Il faut travailler à l’accès, à la formation et plus généralement à l’éducation. Il faut aussi travailler sur les inégalités économiques et l’accès à l’investissement et à la ressource financière, et enfin un autre aspect important et même clé est qu’il faut lutter sans relâche contre toute forme de violences basées sur le genre qui sont un véritable fléau pour nos sociétés et qui empêchent de construire une société équitable dans la paix.
Comment Bénin Diplomatie travaille-t-elle à promouvoir la diversité et l’inclusion ?
Benin Diplomatie travaille à la promotion de la diversité et de l’inclusion d’abord à travers son action. C’est-à-dire qu’au sein des organisations internationales, quand Bénin Diplomatie défend les intérêts de la République du Bénin, elle défend aussi ses valeurs : les valeurs pour la promotion et l’autonomisation des jeunes filles et des femmes.
Quelles barrières avez-vous surmonté en tant que femme dans votre vie, carrière et dans le milieu de la diplomatie ?
Pour ce qui est des défis que j’ai dû surmonter dans la diplomatie, je suis devenue ambassadrice du Bénin en France, en même temps que je suis devenue jeune maman. Il a fallu conjuguer les deux : apprendre à s’adapter et à comprendre le code de la diplomatie et aussi apprendre à être maman et réussir à avoir un équilibre saint et serein en menant de front tous les défis.
Quels conseils donnerez-vous aux jeunes femmes aspirant à un parcours comme le vôtre ?
Je dirai à mes sœurs qui souhaiteraient avoir un parcours comme le mien, de n’avoir peur de rien. Car rien n’est impossible ! Ce que vous ne comprenez pas aujourd’hui, vous le comprendrez demain. Il faut observer et savoir qu’aucun défi n’est insurmontable. Il faut donc s’armer de courage, de ténacité et de détermination.
Quelle est la prochaine grande étape pour atteindre l’équité pour tous les genres ?
Selon moi, la plus grande étape pour atteindre l’équité de genre, c’est d’intégrer cet aspect dans toutes les dimensions de la vie d’une société. Il faut l’intégrer dans l’emploi, dans l’éducation, mais aussi dans les sphères de décision. Il est impératif de pouvoir permettre l’autonomisation et l’éducation des filles dès leur plus jeune âge. C’est le seul moyen pour asseoir les bases d’une société plus égalitaire. J’allais dire pour finir que l’équité de genre n’est pas une fin en soi, c’est plutôt un moyen puissant de promouvoir une société équitable qui se développe durablement et dans la paix.
Source : Benin Diplomatie